Une bière à la main néanmoins pour célébrer l’événement, c’est avec beaucoup de retenue et de modestie que le vestiaire girondin a accueilli dimanche soir l’exploit pourtant colossal réussi par cette équipe de Bordeaux-Bègles. Vainqueur 16-12 du Stade Toulousain sur sa pelouse du stade Ernest-Wallon grâce notamment à cette pénalité réussie en fin de match par Mateo Garcia (pour le plus grand plaisir de son entraîneur : « C’est un de nos meilleurs joueurs face au but, on savait que cela pouvait se jouer là-dessus. C’est chouette, il a pris ses responsabilités mais on ne lui en aurait pas voulu si elle n’était pas passée »), l’UBB est en effet devenue à l’issue de ce choc très attendu de la 4eme journée de Top 14 et remake de la dernière finale qui avait vu Antoine Dupont et ses coéquipiers balayer les Girondins la première équipe à faire tomber les Toulousains dans leur antre depuis… deux ans et demi.
Forcément, Yannick Bru ne pouvait que savourer cette victoire, qu’il devait lui-même être peut-être très loin d’imaginer avant de pénétrer sur la pelouse des champions de France dimanche soir. « C’est vrai que venir gagner, à Ernest Wallon, c’est spécial, l’UBB ne l’avait jamais fait. Ce challenge nous animait et on est vraiment content… Cette victoire fait plaisir à tout le monde », appréciait le manager bordelais, conscient néanmoins que ce succès n’avait rien du goût que pourrait avoir un titre, en mai prochain.
Bru : « Poitrenaud ? Cela ne se fait pas, ça manquait de respect et de classe »
Et c’est aussi ce qui amenait Bru à relativiser. « Marquer l’histoire de l’UBB va prendre du temps, cela doit passer par la conquête des trophées. On fait toujours partie des élèves du fond de la classe si on se compare à Toulouse, il ne faut pas s’enflammer. L’ancien joueur de ce Stade Toulousain dont il avait également fait partie du staff ensuite (comme adjoint) était par ailleurs ravi d’avoir pu faire taire un Clément Poitrenaud des plus sarcastiques avant la rencontre. « Les galactiques de la ligne arrière de l’UBB ? Pour moi les « Galactiques » ce sont ceux qui gagnent les matchs qui comptent », avait rétorqué l’entraîneur des arrières rouge et noir.
Bru n’avait pas apprécié la pique et l’a fait savoir dimanche après l’exploit réalisé par l’UBB. « Je connais Clément. Franchement c’est quelqu’un d’humble et travailleur, et j’ai été surpris de la petite phrase qu’il a lâchée sur nous. Je trouve que ça ne se fait pas et que ça manquait de respect et de classe. Forcément, nous avons été un peu vexés. » L’histoire ne dit pas si l’attaque de Poitrenaud a été pour beaucoup dans la motivation des Girondins, mais on peut aisément le penser.