Justine Triet a remporté la palme d’or samedi 27 mai au Festival Cannes, ce qu’il faut savoir sur la troisième femme de l’histoire à recevoir la Palme d’Or
Le discours de la nouvelle coqueluche de Cannes a fait jaser le public. D’abord submergé d’émotion, la réalisatrice a ensuite repris son sérieux, pour saluer le mouvement social contre la réforme des retraites, avant d’ajouter : “ La marchandisation de la culture que le gouvernement néolibéral défend est en train de casser l’exception culturelle française, cette même exception culturelle sans laquelle je ne serais pas là aujourd’hui ». La réforme des retraites a t-elle sa place dans un discours de remerciement à un festival de cinéma ? De plus, ses invectives envers le gouvernement, concernant le financement de la culture n’a peut être pas sa place pour une réalisatrice qui a bénéficié de 900 000 euros de France Télévisions, un demi-million du CNC (avance sur recettes), et des aides régionales afin de financer son film.
Un cinéma engagé ?
Justine Triet est passée par les Beaux Arts avec l’ambition de devenir artiste peintre, mais celle-ci se tourne petit à petit vers le cinéma. Ses premiers films sont des documentaires traitant de sujets politiques. Elle commence avec Sur Place, film sur les manifestations étudiantes, suivi de Solférino en 2008, qui traite de la course présidentielle entre Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy. Puis elle part à Sao Paulo au Brésil tourner un autre documentaire d’un heure intitulé Des ombres dans la maison, relatant les dessous d’un bidonville de la ville brésilienne.
En 2011, Justine Triet sort un court-métrage remarqué traitant d’un amour entre un peintre et une comédienne :Vilaine fille, mauvais garçon. Ce court métrage remporte le prix EFA du meilleur film européen à la Berlinale de 2012 et le Grand Prix aux festivals d’Angers et de Belfort la même année. La réalisatrice est soutenue avec d’autres réalisateurs comme Antonin Peretjatko ou Guillaume Brac par les Cahiers du cinéma. En 2013, elle lance sa carrière avec son premier long métrage intitulé la bataille de Solférino, sélectionné à Cannes. Vincent Macaigne est à l’affiche de ce nouveau film qui mêle vie affective et course politique.
Ses long métrages
Après la bataille de Solférino, la réalisatrice présente Victoria, le film est présenté à la semaine internationale de la critique, à Cannes, en 2016. Virginie Effira est en tête d’affiche y incarnant une jeune avocate. En mai 2019, Justine Trier revient sur le devant de la scène avec Sybil, son troisième long-métrage qui est présenté en compétition officielle au Festival de Cannes. Enfin en 2023, c’est Anatomie d’une chute, écrit avec son compagnon le scénariste Arthur Harari, qui se retrouve en compétition officielle, et gagne la récompense ultime. Le film est apparemment orchestré d’une main de maître, avec un rythme extrêmement bien maitrisé, qui garde le spectateur en haleine. En somme, les films de Justine Triet dévoilent un penchant pour la politique et pour les histoires affectives. Quoi qu’il en soit, grâce à la palme, la réalisatrice de 44 ans, va voir s’ouvrir un boulevard pour réaliser ses prochains films.
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