La championne olympique des Jeux de Paris, Cassandre Beaugrand, a fait honneur à son vélo agrémenté de feuilles d’or. Ce samedi à Torremolinos (Espagne), la reine du triathlon a fait respecter son nouveau statut en s’adjugeant son tout premier titre mondial. Un moment intense qui lui a pourtant été volé en partie.
Malgré un départ rocambolesque à la nage et une mauvaise trajectoire qui l’a initialement esseulée et contrainte à batailler ferme pour se refaire et finalement faire la différence à vélo et à la course à pied, Cassandre Beaugrand a fait la nique à l’Anglaise Beth Potter avec 37 secondes d’avance dans cette ultime étape du World Triathlon Championship Series 2024 – une autre Française, Emma Lombardi, ayant complété le podium du jour à 49 secondes.
Le tout pour un bonheur intense qui a rapidement laissé place à une incompréhensible angoisse. La direction de course ayant un temps suspendu les résultats sur réclamation britannique. Le staff de l’équipe d’Angleterre ayant plaidé pour la disqualification de la Francilienne, supposément favorisée par le jet-ski qui dans le premier tour de nage l’a réorientée sur le bon parcours. Un recours rejeté un fine.
« Ce n’est pas ça le sport pour moi »
« On m’a un peu pris mon moment. Je suis un peu déçue parce que j’attendais ça depuis l’année dernière où justement j’étais passée à côté du titre et là je réalisais une course complète, dixit la nouvelle championne du monde, remise de ses émotions et ainsi relayée par Le Parisien. J’ai tout donné jusqu’à la fin parce que j’étais pas mal partie natation, mais je ne me suis pas inquiétée et j’ai essayé de charbonner pour rentrer. Donc, c’était dur à la fin quand on vient m’apprendre qu’ils ont fait appel. Je suis passée par toutes les émotions. Ce n’est pas ça le sport pour moi. Elle le savait d’ailleurs (Beth Potter, ndlr), elle est venue me voir et m’a dit que ça ne venait pas d’elle. Personne n’a envie de gagner comme ça et je pense que cette année j’ai montré que j’étais au-dessus. Même s’ils m’avaient disqualifiée, dans ma tête je serais restée championne du monde. »
Et d’insister sur cet interminable moment d’attente et de doute face aux tergiversations de la direction de course. « Je n’arrivais même pas à concevoir qu’ils puissent me disqualifier parce que je savais que je n’étais pas en faute. J’étais concentrée sur ce que j’avais à faire et j’avais déjà réalisé que j’étais seule au monde donc j’étais en train de me réorienter justement quand ils sont arrivés à côté de moi. Je me suis beaucoup handicapée, déjà moi-même sur le premier tour… »