En octobre 2023, Rémi Cavagna annonçait son arrivée chez Movistar pour trois saisons et disait sa « fierté de rejoindre cette équipe. Rejoindre l’équipe Movistar c’est comme faire partie de l’histoire du cyclisme, avec tant de grands noms ayant concouru sous ces couleurs. » Mais le coureur français a rapidement déchanté, au point qu’il a décidé de résilier son contrat au bout d’un an, afin de rejoindre Groupama-FDJ, où il a signé pour 2025 et 2026. Cette semaine marquait la présentation de l’équipe de Marc Madiot pour cette nouvelle saison, et Rémi Cavagna a eu l’occasion de raconter à divers médias le calvaire qu’il a vécu chez Movistar, une formation qui n’a pas fait d’étincelles en 2024, avec seulement huit victoires au compteur.
« Cela a été un enchaînement de circonstances néfastes. Un cercle vicieux. Je me suis perdu. Je me suis oublié. Quand je regardais mes résultats en contre-la-montre… je n’avais jamais fait ça dans ma carrière. Même lors de mes premières saisons professionnelles, j’étais supérieur. Il y a eu une sorte de blocage, mentalement. Pas une dépression… mais presque. Le vélo est tellement difficile, tellement exigeant, que si la tête ne suit pas, on ne peut pas être performant. Ça a eu un impact sur ma vie de famille, ma copine, à la maison… Quand tu rentres d’une course, que tu as échoué, que tu as été nul, ça ne va pas. L’humeur n’est pas glorieuse. Ce n’était pas moi. Mes amis et ma famille ne me reconnaissaient plus », reconnait Cavagna (29 ans) auprès d’Eurosport.
Cavagna : « Je n’avais même plus envie d’enfourcher le vélo »
Dans les colonnes de La Montagne, le Clermontois ajoute : « J’ai vécu la pire période de ma carrière. Ma famille, mes proches, tout le monde m’a dit : « mais Rémi, qu’est-ce qui t’arrive ? On ne te voit plus ». Tout ça, c’est vrai. Je me suis complètement perdu. J’ai signé la feuille de présence au départ des courses. Mais au final, Rémi n’était pas en course. À l’entraînement, ça allait. Mais en course, je subissais. Ce n’est pas que physique, c’est psychologique aussi. On sait que dans le vélo, c’est tellement difficile que ça se joue à des secondes. Je n’avais même plus envie d’enfourcher le vélo. Je me suis battu pourtant. J’ai tout fait pour m’intégrer. J’ai appris l’espagnol. Au final, avoir appris l’espagnol est tout ce que je retire de positif. » Au moins, son année 2024 (64 jours de course, un seul Top 10, en finissant 4eme des championnats de France de contre-la-montre) n’aura pas été complètement perdue…