« C’est inquiétant », sérieuse menace pour le biathlon

Une nouvelle fois, les Français ont brillé ce week-end lors de l’étape de Coupe du monde de biathlon disputée au Grand-Bornand. Justine Braisaz-Bouchet a lancé les hostilités en s’offrant le sprint, vendredi, avant qu’Eric Perrot et Emilien Jacquelin chez les hommes puis Julia Simon chez les femmes ne s’illustrent eux aussi en montant sur le podium, samedi en poursuite.

De belles performances qui ont permis aux Tricolores de ne pas être totalement éclipsés à domicile par les Norvégiens, guidés par les frères Johannes et Tarjei Boe ainsi que par Martin Uldal. « C’est bien de voir la France capable de challenger comme ça la Norvège, savoure Martin Fourcade, interrogé par Eurosport. Pendant ma carrière, jamais je n’ai connu ça. »

Martin Fourcade inquiet pour l’avenir du biathlon

« Nous n’avions pas la capacité de rivaliser collectivement avec les Norvégiens quand ils étaient à leur meilleur niveau, se souvient le sextuple médaillé d’or olympique. On pouvait profiter de leurs erreurs, mais c’est tout. Cette année, là, on l’a vu en relais, on l’a vu aussi à Kontiolahti, l’équipe de France est capable de battre les Norvégiens même s’ils sont forts. »

Mais selon lui, cette rivalité n’est pas forcément une bonne nouvelle pour son sport. « J’adore voir cette rivalité entre Norvégiens et Français, mais je pense aussi à mon sport, et il faut que d’autres nations émergent, prévient le Pyrénéen. Le biathlon ne peut pas se résumer un duel franco-norvégien. Il faut que ce soit plus ouvert pour toucher une audience plus large. »

« C’est un vrai défi pour la prochaine génération si on ne veut pas que le biathlon ressemble au ski de fond où une seule nation, deux à la limite, peut tout gagner, conclut-il. Ce duel est génial, oui, mais c’est aussi inquiétant pour le biathlon. Il faut réfléchir à comment redonner une chance aux nations plus faibles, qui ont moins de moyens, notamment au niveau technique, de la glisse. »