De nombreux films et séries françaises sont à l’arrêt depuis quelques jours. Les techniciens se sont mis en grève réclamant une augmentation des salaires, en raison de l’inflation.
“HPI”, “Déter”, “Terminal” la nouvelle sitcom de Jamel Debouzze pour Canal +,… Une cinquantaine de tournages sont à l’arrêt en raison de la grève. Un effet domino des grèves qui avaient paralysé Hollywood tout l’été. Des grèves qui viennent de se terminer outre-Atlantique. Mais des grèves qui ne font que commencer dans l’Hexagone. La plupart des post-productions sont elles aussi à l’arrêt ainsi que certaines émissions de flux comme “Top chef” et “Questions pour un champion”.
Une grève qui a débuté le mercredi 15 novembre et dont les principaux syndicats vont débattre durant les prochains jours afin de trouver une issue. Ingénieurs du son, monteurs, costumiers, scripts ou encore directeur de la photographie sont en grève. Pour cause, des salaires trop bas qui donne l’impression à ces corps de métier de ne pas être assez reconnu à leur juste valeur. Des salaires bas en raison de l’inflation, ce qui les “oblige” à réclamer 20% d’augmentation au niveau des salaires. Des travailleurs de l’ombre qui grognent, comme l’explique, Laurent Blois, délégué général du Spiac (Syndicat des Professionnels des Industries de l’Audiovisuel et du Cinéma) : “Il y a eu des revalorisations de salaires, mais en constant décrochage avec l’inflation. […] Ça fait des années qu’on tire la sonnette d’alarme…”.
Mercredi après-midi, des débats ont eu lieu entre les principaux concernés pour tenter de faire évoluer la situation. Des débats qui n’ont abouti à rien comme l’indique, Laurent Blois : “Ils n’ont rien à proposer.”. Ce qui renforce la sensation pour ces métiers de ne pas être assez considérés. Stéphane Le Bars, délégué général de l’USPA (Union syndicale de la Production Audiovisuelle), indique qu’en 2023, deux augmentations de salaires avait été mise en place. Il explique aussi que les diffuseurs souhaitent faire des économies en raison de l’inflation, ce qui apporte une baisse du budget des productions quand celui-ci ne stagne pas. Stéphane Le Bars, précise, que l’intérêt de tous est de trouver une solution, mais qu’il est actuellement impossible d’y remédier au vu de la situation financière. Un effort qui ne pourra pas aboutir sans un coup de pouce des chaînes qui achètent les programmes.
Une colère qui ne date pas d’hier
Selon Laurent Blois, c’est une colère qui serait née pendant et après la pandémie de Covid-19. D’après lui, les français ont été de plus en plus nombreux devant les écrans ce qui a fait décoller la production de séries. Un essor de séries dû notamment avec la montée en puissance des plateformes telles que Netflix, Amazon ou encore Apple TV+. Laurent Blois, explique la réalité de ses métiers de l’ombre : “Il y a une nouvelle génération de techniciens pour qui c’est un métier passion, mais qui découvre sa réalité, les longues heures, les tournages qui rincent et les salaires modestes.”.
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