Aujourd’hui lundi 16 janvier est le pire jour de l’année : le Blue Monday. Mais d’où vient-il ?
Un coup de com
C’est officiel ce lundi 16 janvier est le jour le plus déprimant de l’année. Ce genre de vérité générale absurde mais qui trotte tout de même dans la tête toute la journée. L’équation inventée en 2005 qui expliquerait pourquoi ce jour est le plus déprimant de l’année est [W = (D-d)] x TQ : M x Na. Un pseudo calcul qui lui donnerait toute sa légitimité : W » désigne la météo (pour weather en anglais), « D-d » représente les dettes que l’on a contracté à cause des fêtes et la capacité à les rembourser avant la paye de janvier, « T » correspond au temps écoulé depuis Noël, « Q » est la période écoulée depuis les résolutions de début d’année. L’ensemble est divisé par le manque de motivation « M », lui-même multiplié par le besoin d’agir « Na ».
A l’origine, le blue Monday est une pure invention commerciale. Il a été créé pour le compte de l’agence de voyages Sky Travel entre 1994 et 2010. A l’époque l’agence s’était donné du crédit en mettant en avant Cliff Arnall, un pseudo professeur de l’université de Cardiff. En réalité, il avait simplement donné des cours du soir pendant une brève période au sein d’un établissement connexe. Ce stratagème avait bien entendu pour but de pousser les gens à prévoir leur grandes vacances, et donc à acheter leurs billets pour voyager.
Une absurdité scientifique
Selon Dean burnett, chercheur en neuroscience, ce coup de com serait une mauvaise plaisanterie pour les gens qui souffrent réellement. Il a confié au journal Le Monde : « Ce genre de calculs menace la compréhension que le public a de la science et de la psychologie. C’est également irrespectueux envers ceux qui souffrent de vraie dépression, car cela sous-entend qu’il s’agit d’une expérience temporaire et mineure, dont tout le monde souffre« . Roland Souvent, psychiatre à l’hôpital de la Salpêtrière et professeur à l’université Paris-6, dénonce quant à lui l’absurdité de cette pseudo vérité générale : « Des formules mathématiques ne peuvent pas prédire la façon dont une personne va se sentir. »
D’un autre côté le blue monday peut être l’occasion de parler de ses troubles sans culpabilité, avec légitimité, car si ce jour est le plus déprimant de l’année les gens qui se sentent réellement mal peuvent parler sans peur d’être juger. N’oublions pas les « signes cardinaux de la dépression » : perte d’envie, perte de l’estime de soi, fatigue et troubles du sommeil (difficultés à s’endormir, réveil précoce…). A contrario, si ce jour est le plus déprimant de l’année, faites tout pour qu’il ne le soit pas : allez voir vos amis les plus chers, pratiquez votre sport favori, dinez au restaurant que vous aimez le plus, embrassez votre famille ou faites l’amour passionnément. Son créateur Cliff Arnall milite d’ailleurs pour son « abolition », ce dernier ne voulait pas créer une vague de négativité bien au contraire.
Le blue monday est donc une invitation à jouir de la vie, de son entourage, de ses passions. Prendre à contre-pied les peines de la vie est parfois la meilleure façon de s’accomplir. De la même manière que le vendredi 13, le blue monday est une absurdité commerciale qui mérite d’être prise à contre-pied. Luttons contre le blues hivernal et comme le dit si bien Ronsard, « Cueillons dés aujourd’huy les roses de la vie ».
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