Le Président ukrainien accuse l’OTAN d’être complice des bombardements russes. Les occidentaux ne veulent pas instaurer une « no-fly zone » au-dessus de l’Ukraine. Un acte qui reviendrait à entrer en guerre frontale avec la Russie.
Confrontés à leur plus grand défi depuis des décennies, les ministres de la Défense de l’OTAN (Organisation du Traité de l’Atlantique Nord) se sont réunis pour discuter de l’aide fournis par l’organisation à l’Ukraine. Cependant, il n’est pas question, pour l’instant, d’instaurer une « no-fly zone » malgré les suppliques de Volodymyr Zelensky, le Président Ukrainien.
« Nous avons la responsabilité de veiller à ce que cette guerre ne s’intensifie pas au-delà de l’Ukraine. »
Jens Stoltenberg, Secrétaire général de l’OTAN
« Nous avons vu la mort et à la destruction. Nous avons vu des êtres humains souffrir en Ukraine. Mais la situation pourrait empirer si l’Otan prenait des mesures qui transformeraient cela en une guerre entre l’Otan et la Russie », tels sont les mots de Jens Stoltenberg, le Secrétaire général de l’OTAN. Des mesures insuffisantes pour le gouvernement ukrainien. Il estime que son pays a besoin de plus d’aide militaire à travers la mise en place d’une « no-fly zone ».
À quoi sert une “no-fly zone” ?
Une zone d’exclusion aérienne (no-fly zone en anglais) est un territoire qu’il est interdit de survoler, quel que soit l’appareil (avion, drone, etc.). Tout engin ne respectant pas l’obligation peut être abattu immédiatement. Souvent utilisée en temps de guerre, cette interdiction permet la protection des civils. Ce serait une manière d’assurer le déplacement des Ukrainiens des villes assiégées par les couloirs d’évacuation.
Serait-elle vraiment utile ?
Cette zone d’exclusion empêcherait les avions russes de voler dans le ciel aérien ukrainien. Mais elle ne permettrait plus à l’Ukraine d’utiliser ses drones. Alors que ces derniers ont été d’une grande aide pour le pays dans son conflit face à la Russie, ce serait un handicap important. Depuis le début du conflit, la majorité des combats se déroulent au sol. Quant aux frappes aériennes effectuées par les Russes, ce sont des tirs longue portée ou d’artillerie lourde, qui partent de leur propre zone aérienne ou territoire. Le Kremlin reconnait l’utilité de la mise en place d’une telle zone mais pas en Ukraine.
« Nous entendons qu’il serait nécessaire de mettre en place une zone d’exclusion aérienne au-dessus du territoire ukrainien. Mais il est impossible de faire cela depuis le territoire ukrainien, c’est seulement possible de le faire depuis le territoire de pays voisins »
Vladimir Poutine
Certains ont émis l’idée d’une « no-fly zone » limitée protégeant uniquement les couloirs sanitaires. La problématique serait la même pour l’OTAN. L’organisation devra envoyer des avions militaires pour la faire respecter et donc s’opposer frontalement à la Russie dans cette guerre. Vladimir Poutine a déclaré qu’il considérerait comme cobelligérant tout pays tentant d’imposer une zone d’exclusion aérienne sur l’Ukraine.
Un casse-tête pour l’OTAN qui a prévu une nouvelle réunion la semaine prochaine avec, cette fois-ci, la présence de Joe Biden, le Président des États-Unis.
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