Le Pacifique est passé depuis plusieurs jours pour les hommes de tête sur le Vendée Globe. Pour autant, ils ne sont pas à l’abri de sérieux coups de ventes. En témoigne la mésaventure vécue par Thomas Ruyant, le mieux placé dans la course à la quatrième derrière le trio de tête.
Alors qu’il naviguait au large de l’Uruguay, le skipper de vulnérable a vu son bateau essuyer une violente tempête avec des vents à plus de 100 km/h. Avec à la clé deux heures en enfer et la perte de l’une de ses voiles de devant. « Le J2 (une importante voile d’avant, ndlr) est dans la soute… Il est détruit. Il est complètement arraché le long du fourreau. Il reste quelques m2 en lambeau, juste sous la têtière, un peu roulé », a-t-il ainsi confié, visiblement marqué.
« Je n’ai jamais eu un truc pareil. Il y avait 20 nœuds… C’est monté d’un coup. Je n’ai rien vu venir. C’est passé en mode tornade. Ça a duré 2 heures, avec 45 à 60 nœuds », a-t-il poursuivi, racontant avoir pu profiter d’une accalmie pour aller sur le pont et constater les dégâts.
« La mer est déchaînée »
« Putain! Je ne sais pas dans quoi je suis, mais c’est vraiment la merde. C’est la guerre. Je n’y crois pas. La voile principale est détruite. C’est la merde, a-t-il déploré, les larmes aux yeux. Je suis un vrai pirate… Je n’ai jamais eu ça. Pendant deux heures, c’était un enfer. Je ne comprends pas, je n’ai rien vu sur les cartes. C’est sûr, c’est actif par ici, mais ça a duré, duré… La mer est déchaînée. On verra comment on s’organise. Ce n’est pas facile. Allez, à plus ! »
Le sort semble s’acharner sur Thomas Ruyant et son bateau depuis peu. Récemment, Vulnérable avait en effet subi une première sérieuse avarie au niveau du premier ris de la grand-voile. Pour autant, le bateau pointe toujours à la quatrième place du classement avec certes plus de mille milles de retard sur Sébastien Simon mais encore près de 200 milles d’avance sur Paul Meilhat.