L’ arrivée de Georgia Melloni, la leader d’extrême droite, aux portes du pouvoir, coïncide avec la marche sur Rome des chemises noires, il y a tout juste un siècle.
« Fratelli d’Italia » c’est le nom donné au parti né des cendres du fascisme. En faisant coalition avec le parti de l’éternel Berlusconi et le parti d’extrême droite de Matteo Salvini, « Fratelli d’Italia » vient de gagner la majorité aux élections législatives. C’est la première fois depuis 1945 qu’un parti post-fasciste arrive au pouvoir. Après la Suède, c’est l’Italie qui prend le tournant d’extrême droite en Europe. Que s’est-il passé au même moment il y a cent ans ?
La marche sur Rome : Un contexte
C’est souvent dans les contextes de crise que le succès sourit aux parti extrémistes. La marche sur Rome a lieu a un moment fatidique de l’histoire. Nous sommes en 1922, les italiens sortent vainqueurs de la première guerre mondiale, pourtant ils se sentent « mutilés ». En effet, ils n’ont pas pu obtenir les satisfactions territoriales qu’ils espéraient. En plus de cette colère, l’Italie est également influencée par la révolution russe de 1917, qui renforce le nationalisme dans le pays. Le pays est ruiné par la guerre, l’Etat est fragile et les tensions entre les classes sociales ne cessent de s’étendre. Ainsi, c’est dans ce contexte que Mussolini lance cette marche paramilitaire. Les « chemises noires » ou « faisceaux italiens de combat » sont les corps armés créés par Mussolini, majoritairement constitué d’anciens soldats et de jeunes bourgeois. Ce sont les adhérents du Parti National Fasciste (PNF) fondé le 9 novembre 1921. Ce sont donc ces fameuses « chemises noires » qui portent cette marche et permettent au « Duce » d’accéder au pouvoir peu de temps après.
Une marche symbolique
Quoi de mieux que Rome pour réaliser ce coup politique ? Rome est un lieu qui fait écho à la grandeur de l’Italie, de l’Empire romain qui dominait le monde durant l’Antiquité. C’est donc chargé de cette symbolique que, le 28 Octobre 1922, les milices fascistes ont conduit cette marche destinée à faire pression sur le gouvernement libéral de l’époque. Ils étaient 40 000 durant la marche et le parti de Mussolini compte 700 000 membre en 1922. Le mouvement est donc de taille. Le Duce sait aussi s’entourer. En effet, il disposait du soutien du poète Gabriele d’Anunzio, héros de la Première guerre et grande figure nationaliste. Dans cette marche, Mussolini a voulu imposer un ton, un ordre, une force capable de redresser le pays. C’est la symbolique de la couleur noir des « faisceaux italiens de combat », couleur de la mort, qui donne le ton. Tout comme le mot « combat » qui exprime clairement les intentions violentes qui animent l’esprit du mouvement. Le roi Victor Emmanuel III, par peur d’une guerre civile, fini donc par proposer à Mussolini de prendre la tête du gouvernement le 29 octobre 1922.
Une montée en puissance
Mussolini se retrouve donc à la tête d’un gouvernement ne possédant que quatre ministres fascistes. Cependant, son respect des règles et sa verve lui valent la reconnaissance des élites. Les chemises noires continuent leurs interventions, ils mettent au pas les organisations syndicales et interdisent les grèves. Quand ils interviennent ils n’hésitent pas à battre les opposants à coup de bâtons, à les emprisonner et faire usage d’une grande violence, propre au mouvement machiste et raciste qu’ils incarnent. En Novembre 1922, le Sénat et la chambre des députés donnent les pleins pouvoirs à Mussolini pour un an. Cette marche sur Rome aura donc été le point de départ de l’ascension d’un opportuniste, qui imposa une dictature pendant plus de vingt ans et qui inspira un autre dictateur dans les années 1930…
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