Le Tour de France fêtait hier ses 119 ans. Si la compétition repose aujourd’hui sur une organisation millimétrée, sa première édition était bien plus chaotique.
6 étapes et 2500 kilomètres
Le 1er juillet 1903 à Montgeron, 59 coureurs débutent la première étape du premier Tour de France de l’Histoire. Cinq étapes supplémentaires sont prévues à travers le pays pour 2500 kilomètres de course mais un seul journaliste est présent. Il s’agit de Georges (« Géo ») Lefèvre, envoyé spécial du journal organisateur L’Auto et directeur du Tour. C’est en effet ce journal qui est à l’origine de cette compétition mythique. En effet, le créateur du journal n’est autre que l’ancien coureur cycliste Henri Desgrange. Il cherche alors un moyen d’augmenter les ventes de L’Auto pour faire face à son rival, le quotidien Le Vélo. L’idée du Tour de France vient de Géo Lefèvre à l’occasion d’un déjeuner avec Henri Desgrange.
Une difficile organisation pour ce premier Tour de France
La compétition est annoncée comme « la plus grande épreuve cycliste jamais organisée ». Pourtant, l’organisation de la course n’avait rien de simple. En effet, on ne compte que 15 coureurs engagés quelques jours avant le départ et avant une décision décisive. La prime quotidienne allouée à chaque participant passe en effet de 2 à 5 francs. 44 coureurs supplémentaires rejoignent alors la compétition. De même, Montgeron dans l’Essonne n’était pas le choix de départ pour la première ville-départ du Tour de France. Les organisateurs souhaitaient débuter la compétition à Paris mais le préfet de la Seine, Jean-Baptiste Lépine bannissait alors les courses dans le département.
Après Montgeron, les coureurs passent ensuite par Lyon, Marseille, Toulouse, Bordeaux Nantes et finissent tout de même à Paris. Le nombre d’étapes est faible mais la compétition ne s’achève que le 19 juillet car les étapes se font sans assistance technique et durent plus de 18h. « Ils avaient un jour de repos après chaque étape. Ca a duré 19 jours. » racontait ainsi le journaliste Emile Sourdille en 1956. De son côté, Géo Lefèvre est également juge de départ et d’arrivée, chronométreur ou encore contrôleur. Et du côté des 59 coureurs, ils ne sont que 21 à franchir la ligne d’arrivée.
La victoire du « petit ramoneur italien »
Il s’agit de Maurice Garin, à qui ce surnom a été donné en raison de sa petite taille. Il fait honneur à son statut de favori comme on peut le lire dans l’Auto avant la première étape : « Pour moi, Maurice Garin arrivera vainqueur à Paris, ou il n’arrivera pas : il sera tombé en chemin, victime de l’une des traitrises de la route. ». Pour Henri Desgrange et Georges Lefèvre, le pari est réussi puisque le public est présent, la presse diffuse l’évènement, et les ventes de l’Auto augmentent. En 1904, une nouvelle édition est donc organisée. C’est le « petit ramoneur » qui s’impose à nouveau avant d’être disqualifié pour tricherie.
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