Au même titre que beaucoup de ces athlètes français qui ont fait que ces Jeux Olympiques de Paris 2024 qui se sont refermés dimanche dernier resteront à jamais dans les têtes de tout le sport français, Elodie Clouvel a été l’une des héroïnes de ces olympiades parisiennes de folie. Paradoxalement, après sa 6eme place à Tokyo trois ans plus tôt, la médaillée d’argent des Jeux de Rio et première médaillée française de l’histoire de l’heptathlon, n’avait pas été loin de tout envoyer promener. « Non, je n’avais plus envie. J’ai fait un projet dans ma vie avec mes convictions pour essayer de retrouver l’envie et la flamme, et c’est ça qui a fait toute la différence. »
Elle ne l’a heureusement pas fait. Mieux : elle s’est dit que si elle voulait avoir une chance de jouer de nouveau les premiers rôles et de relever la tête par rapport à Tokyo, la semaine dernière sur les Jeux Olympiques de Paris 2024, il fallait provoquer un électrochoc et revoir tout son fonctionnement. Un sacré pari que la Ligérienne, qui a notamment délaissé l’Insep pour monter sa propre structure d’entraînement, n’a pas hésité à tenter. De ce coup de poker très osé est née une nouvelle médaille d’argent, sa deuxième, à 35 ans. De l’argent qui a tout d’un rêve pour celle qui n’était même pas certaine de poursuivre l’heptathlon à son retour du Japon. Il y a quelques jours de passage sur le plateau de la Boîte à Médailles de la chaîne Sport en France, Clouvel était aux anges.
Clouvel : « Tout changer à dix mois des Jeux, c’était un vrai challenge ! »
« A dix mois des Jeux, tout changer, c’était un vrai challenge. Mais c’est comme ça que je suis moi-même au final, en suivant mon instinct et en faisant du « Elo ». C’est vraiment énorme ! Je l’ai appelé la médaille de la résilience, du courage, ce que j’ai fait, c’est magnifique ! (…) « C’est fou quand même cette médaille d’argent. Vice-championne olympique, en France, à Paris, dans le Château de Versailles. Devant tout le public français, c’est magique. Il y avait quinze mille personnes, tous mes proches, ma famille, mes amis, toute ma team. Il y avait tout le pentathlon français qui était là, c’est incroyable ! »
Tellement incroyable qu’un temps, la future double médaillée d’argent olympique a pensé qu’elle pourrait se parer d’or. « J’étais une guerrière, au sommet de mon art (..) Je voulais même aller chercher la Hongroise, parce que je pensais qu’elle allait craqué au tir, mais en fait, elle n’a pas du tout craqué, elle a fait cinq sur cinq, elle a été incroyable. » Désormais, non sans s’autoriser auparavant « une petite pause pour faire un bébé avec Valentin (Belaud, son compagnon, pentathlète lui aussi) », Clouvel se prend à rêver de marquer de nouveau les esprits à Los Angeles. « J’ai envie de faire comme Teddy Riner, de me dire que je me sens bien, donc j’ai envie de me régaler comme je me régale là. »