Au sortir d’une saison calamiteuse qui a usé pas moins de trois coaches, sans compter l’intérim de Pancho Abardonado – de Marcelino à Jean-Louis Gasset en passant par Gennaro Gattuso – l’OM a pu enrôle à la surprise générale l’un des techniciens les plus cotés du moment: Roberto De Zerbi. Dans un long entretien accordé à L’Equipe ce mercredi, Pablo Longoria dévoile les coulisses de cet énorme coup estival.
« C’est un travail collectif, je ne m’attribue pas tous les mérites. Plusieurs personnes ont contribué à la venue de Roberto, que ce soit Medhi (Benatia), Giovanni Rossi (directeur sportif de l’OM depuis juin), que je connaissais depuis longtemps et qui m’a donné la possibilité de devenir responsable scouting à Sassuolo, détaille le président des Olympiens. Tout part d’un rêve impossible, en fait. Un jour, un ami me passe un coup de téléphone et m’annonce un scoop, une semaine avant que cela ne sorte dans la presse: « Ne dis rien, mais De Zerbi est en train de résilier son contrat avec Brighton ». On en parle avec Medhi et on décide de l’appeler. Pourquoi ne pas tenter ? Pendant plusieurs semaines, sans avoir beaucoup de chances d’y arriver, nous continuons de maintenir le contact, patiemment. Et puis, un jour, il a commencé lui aussi à se positionner à l’OM. »
Très vite, le board marseillais a pu répondre aux attentes du stratège transalpin. Non pas en termes financiers – un aspect qui pour le passionné de Brescia passait au second plan – mais en termes de structure, d’encadrement et de cohésion sportive. « C’est un entraîneur qui a tellement de potentiel, qui a un tel niveau, qu’il fallait trouver un projet ad hoc avec un alignement total entre tout le monde, du propriétaire à tous les dirigeants, explique Pablo Longoria. Ce que Roberto nous a demandé, justement, c’est cet alignement. Il n’a pas exigé que tout soit fait pour lui, non. Il voulait même expliquer son projet, sa vision, à Frank. »
Une première sous l’ère Longoria
Fait exceptionnel à Marseille: « Depuis que je suis président, c’est l’unique entraîneur à qui on a offert un contrat de trois saisons », souligne le patron de l’OM. « Pour moi, il y a une volonté beaucoup plus forte de tous les acteurs, à commencer par le propriétaire… Tout le monde est aligné. Tu veux construire, tu veux que ça dure le plus longtemps possible, tu insistes sur le même message, tu tapes comme avec un marteau, tous les jours, tous les jours, tous les jours. »
Avec un objectif clairement affiché et assumé: « Les résultats sportifs sont le plus important. À l’OM, tu dois être en Ligue des champions toutes les saisons. Tu dois te le mettre dans la tête. En trois ans, on veut s’établir dans les vingt-quatre meilleurs clubs européens avec le nouveau format de la Ligue des champions. Cela donnera une économie autour de tout ça, les ressources pour se maintenir à ce niveau. » Pablo Longoria admettant que le recrutement inattendu de pointures telles que Mason Greenwood, Pierre-Emile Höjbjerg et Adrien Rabiot induit « des sacrifices sur la première année, pour déclencher un nouveau modèle économique, ensuite ».