Assassinat d’un professeur à Arras, conflit au Proche-Orient,… Que ce soit sur les réseaux sociaux ou à la télévision, les images sont violentes et visibles par tous. Comment les gérer au mieux pour éviter le choc ?
Vous l’aurez compris, ces derniers temps, l’actualité est loin d’être joyeuse. L’assassinat du professeur à Arras, l’urgence attentat en France ou encore le conflit au Proche-Orient oblige les jeunes et les moins jeunes à voir de nombreuses images violentes. Des images sensibles à la télévision, mais encore plus accessibles et crues sur les réseaux sociaux. Sur le réseau social X, il n’est pas rare de tomber nez à nez avec une vidéo qui peut traumatiser de nombreuses personnes. Des images qui peuvent être choquantes sur le long terme.
Les enfants sont les premières victimes de ce genre de situation, comme l’explique le site du CSA (Conseil Supérieur de l’Audiovisuel). Le CSA conseille aux parents de regarder la télévision et de contrôler leur activité sur les réseaux sociaux. Mais il est parfois compliqué aux parents de pouvoir tout surveiller. Il faut savoir qu’il est important d’en parler avec son enfant, lui, ne le fera pas de son plein gré, par peur de recevoir des moqueries. Le CSA conseille d’ailleurs d’engager le dialogue en amont même si l’enfant n’a vu aucune image choquante, cela permettra de mieux l’appréhender si la situation arrive.
La plupart des psychologues ainsi que le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel assurent d’ailleurs que si votre enfant vous parle d’une image qu’il a vue et qui a eu une répercussion choquante pour lui, c’est que l’enfant se sent en confiance avec vous et qu’il faut donc faire preuve de pédagogie et de compréhension en engageant un dialogue sain. A contrario, vous pouvez vous rendre compte que votre enfant a vu des images choquantes et n’a pas voulu vous en parler s’il :
- N’arrive pas à s’endormir et fait des cauchemars.
- A un comportement agressif et fait preuve de nombreuses angoisses.
Le CSA donne plusieurs conseils, si vous êtes dans ce cas de figure :
- Vous devez employer un ton rassurant et non-culpabilisant.
- Vous devez aider l’enfant à mettre des mots sur les images choquantes.
- Si votre enfant est choqué par une fiction, ne pas hésiter à lui dire que ce n’est pas la réalité.
- S’il s’agit d’un adolescent, lui faire parler de ses émotions.
- Et surtout, rassurer votre enfant en insistant sur le fait que ce n’est pas honteux de ressentir cela.
Et les adultes ?
Tout d’abord, il n’y a aucune honte à être choquée par une image même en étant adulte. Comme pour un enfant, il est important d’en parler soit à son entourage, soit à un professionnel (psychologue,…). Une vidéo ou une image choquante a un effet direct sur notre corps comme l’explique Sheryl Ankrom, directrice des services cliniques de Lifeline Behavioral Healthcare. Oui, le choc est d’abord physique. La respiration s’accélère et les muscles se crispent, dû a un instinct de survie qui remonte à l’âge de pierre. Afin d’échapper à une situation dangereuse, l’homme de Cro-Magnon en fuyant avait la respiration qui s’accélérait et ses muscles se tendaient. En réalité, le cerveau comprend qu’il y a un danger et envoi donc de l’adrénaline au reste du corps.
D’après Sheryl Ankrom, il faut traiter ses symptômes en prenant de grandes respirations et en fermant les yeux. Il faut donc prendre du recul sur la situation. En faisant ça, le rythme cardiaque finira par se calmer et le cerveau aura la sensation que “tout va bien”. Par la suite, elle conseille de s’éloigner des écrans en éteignant son ordinateur, la télévision ou le téléphone. C’est une manière de s’aérer l’esprit.
La directrice des services cliniques donne de nombreux conseils si les images violentes persistent dans vos pensées :
- Sortir, se balader, aller dans un endroit qu’on apprécie et dans lequel on se sent en sécurité.
- Faire une activité qu’on aime ou écouter une musique qui nous fait du bien.
- En parler à un proche ou à un professionnel. Il faut trouver une personne qui vous écoute sans porter de jugement.
L’hygiène de vie est aussi très importante pour palier aux mauvaises pensées. Il faut se forcer à bien manger, à bien dormir et surtout à des heures fixes. Il est important de préciser qu’il est d’ailleurs normal que ces images ressurgissent dans votre pensée quelques semaines ou mois plus tard. Quelques conseils pour les réseaux sociaux, mettre en place des bloqueurs, en désactivant la lecture automatique sur Twitter, Facebook, Instagram,… Ne pas cliquer sur les contenus sensibles. Instagram vous prévient si le contenu est violent et vous n’êtes pas obligé de le regarder si vous n’acceptez pas.
Pour rappel, si une image vous choque, parlez-en autour de vous et n’hésitez pas à contacter un professionnel.
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