Corruption: Lourdes accusations contre l’OM

« Corruption. » C’est le mot du week-end dans le football français. Il a été utilisé à plusieurs reprises par Pablo Longoria à l’issue de la défaite de l’Olympique de Marseille à Auxerre (3-0) samedi soir, où le président des Phocéens estime que son équipe a été victime de deux erreurs d’arbitrage sur cette rencontre (un penalty non-sifflé sur Merlin, et un carton rouge jugé sévère pour Cornelius).

Pablo Longoria est revenu sur ses propos lundi, à froid, mais le mal est fait. Le président de l’OM, qui sera jugé dès mercredi par la Commission de Discipline, risque une très lourde sanction. Et même si le dirigeant espagnol reçoit parfois du soutien pour le fond du message qu’il a voulu faire passer (l’OM n’a pas été épargné par les arbitres cette saison), la façon de l’exprimer est critiquée de toutes parts. Surtout avec l’utilisation de ce terme controversé.

C’est notamment l’avis de Benoît Trémoulinas, qui estime que l’OM est très mal placé pour évoquer ce sujet précis. « C’est plutôt fort pour Pablo Longoria de parler de ‘corruption’ quand on parle de l’OM, on connaît très bien le passif du club, a dénoncé l’ancien joueur de Bordeaux et Séville lundi sur la chaîne L’Equipe. Je pense que de la part d’un président de l’Olympique de Marseille, on doit connaître par cœur l’histoire de son club. »

Quand l’OM était condamné… pour corruption

Benoît Trémoulinas fait référence à ce qui est sans doute le plus grand scandale de corruption de l’histoire du football français, qui remonte à plus de 30 ans. Il s’agit de l’affaire VA-OM: certains représentants des Phocéens, à l’approche de leur finale de Ligue des champions, avaient contacté plusieurs joueurs de Valenciennes pour leur demander de lever le pied lors de leur match de championnat, en échange d’une somme d’argent.

L’OM avait été rétrogradé en deuxième division à l’issue de la saison 1993-1994, à la suite de cette affaire. Et Bernard Tapie, son emblématique président de l’époque, avait écopé en mai 1994 d’une peine de deux ans d’emprisonnement, dont un ferme, ainsi que de trois ans d’inéligibilité et 20 000 francs d’amende (environ 4 700 euros de 2025) pour corruption et subornation de témoins.