Coup de tonnerre dans l’affaire Jegou-Auradou?

L’affaire Auradou-Jegou relancée ? A une semaine de l’audience de non-lieu programmée à Mendoza (Argentine), une nouvelle preuve, versée officiellement au dossier mercredi, pourrait relancer le dossier, nous apprend Le Parisien. Les avocats de la plaignante, une Argentine de 39 ans, ont effet présenté au parquet un certificat médical (établi le 3 octobre dernier par une hématologue) attestant du fait que leur cliente ne souffre pas de la maladie de Willebrand, ce syndrome qui entrave la coagulation du sang et avait toujours été mis en avant par les conseils des deux rugbymen français interpellés en juillet dernier par la police de Mendoza suite à des faits qui se seraient déroulés dans la nuit du 6 au 7 juillet dernier dans un hôtel de la ville puis mis en examen pour viol aggravé en réunion.

La défense des deux joueurs du XV de France avait en effet toujours lié les nombreuses lésions (une quinzaine) constatées sur le corps de la plaignante le jour de son dépôt de plainte à cette maladie, que la victime présumée avait d’ailleurs elle-même constatée (« au grade 1, le grade le plus léger »). Ce qui amènent les avocats de la plaignante à dire aujourd’hui que « le parquet a souffert d’une sorte d’escroquerie procédurale de la part de la défense, qui (…) à travers une quantité innombrable de déclarations publiques, a soutenu que la plaignante souffrait actuellement d’une maladie, sans examen médical pour le démontrer. »

Les avocats de la plaignante dénoncent des « irrégularités procédurales »

Le Parisien, qui s’est procuré ce nouveau document de quatorze pages apporté au dossier, révèle que cette pièce supplémentaire qui pourrait relancer complètement l’enquête est considérée comme « une preuve de grande valeur » par les avocats de la plaignante, qui exigent que l’enquête judiciaire se poursuive. Natacha Romano et Mauricio Cardello ont par ailleurs fait part de leur « opposition formelle » au non-lieu requis par le ministère public, qu’ils estiment « hâtif » et « prématuré ».

Les deux avocats, qui dénoncent une « maltraitance significative » ainsi que des « irrégularités procédurales », ont de surcroît estimé en marge de l’apport de cette nouvelle preuve qu’il était nécessaire d’approfondir les expertises psychologiques et psychiatriques réalisées sur Auradou et Jegou et de compléter celles réalisées sur leur cliente. Le magistrat en charge de l’instruction a quant à lui maintenu à ce jour l’audience d’abandon des charges.