Coupe du monde, l’officialisation qui fait scandale

C’était couru d’avance, en raison des diverses renonciations entérinées et des aspirations à peine dissimulées de la Fifa: le Mondial de football en 2030 se jouera à la fois en Europe et en Afrique, en terres espagnole, portugaise et marocaine ; puis en Arabie saoudite en 2034. Deux dossiers validés ce mercredi par le congrès de la Fifa et les 211 fédérations membres via un vote virtuel.

En 2030, pour la Coupe du monde du centenaire, un crochet par l’Amérique du Sud – en Uruguay, en Argentine et au Paraguay – sera observé par ailleurs en début de compétition. Cette édition ainsi dispersée n’en sera pas moins historique puisque le Mondial se jouera ainsi sur le continent africain pour la deuxième fois seulement après l’Afrique du Sud en 2010.

Quatre ans plus tard, retour sera ainsi fait en Asie, soit 12 ans seulement après le Mondial 2022 qui fut organisé par le Qatar. Un scénario cousu de fil blanc que la Fifa a écrit sans se soucier des nombreuses voix contraires. L’Arabie saoudite désignée a pu bénéficier dans son cavalier seul des défections chinoise et australienne notamment. Ce choix annonçant probablement un décalage de la compétition en fin d’année – comme en 2022 – au vu des températures extrêmes de l’été moyen-oriental.

Un Mondial « terni par la répression, la discrimination et l’exploitation »

Dans la foulée de cette dernière officialisation, plusieurs ONG et associations telles que Human Rights Watch ou Amnesty International ont exprimé leur indignation à travers un texte commun, dénonçant les « violations des droits de l’homme » observées en Arabie saoudite. « Aujourd’hui, les preuves ne manquent pas: travailleurs migrants exploités et victimes de racisme, militants condamnés à des dizaines d’années de prison pour s’être exprimés pacifiquement, femmes et personnes LGBTQIA + confrontées à une discrimination légalisée, ou encore habitants expulsés de force pour faire place à des projets d’Etat. »

Cette attribution du Mondial 2034 « met des vies en danger et révèle la vacuité des engagements de la Fifa en matière de droits humains, poursuivent les organisations suscitées. Il est évident que sans une action urgente et des réformes globales, la Coupe du monde 2034 sera ternie par la répression, la discrimination et l’exploitation à grande échelle. »