L’équipe de France de ski est toujours sous le choc. Même si les nouvelles sont plutôt rassurantes, la terrible chute subie par Cyprien Sarrazin à Bormio fin décembre continue d’être dans les têtes des skieurs tricolores. « On a tous été affectés, forcément. On n’a su qu’après qu’il était dans un état beaucoup plus critique qu’on nous l’avait dit », confie ainsi Alexis Pinturault dans les colonnes du Parisien.
L’ancien vainqueur du gros globe de cristal espère surtout que des leçons pourront être tirées de cette évènements, car il remarque qu’il y a de plus en plus de blessés sur le circuit Coupe du monde, avec des blessures de plus en plus graves. « Il y a plusieurs facteurs, estime ‘Pintu’, qui dénonce dans un premier temps les cadences infernales du calendrier. Quand on met régulièrement dans le calendrier trois courses en trois jours, au bout d’un moment, ça explose… »
« Il faut arrêter de jouer avec la santé des athlètes »
Comme beaucoup de ses confrères, Alexis Pinturault pointe aussi du doigt la préparation des pistes, qui varie en fonction des sites. « La FIS (Fédération internationale) fait preuve d’un amateurisme déconcertant, dénonce-t-il. C’est bien préparé à Adelboden (Suisse), Wengen ou Kitzbühel (Autriche), car ils ont une expertise historique. À Bormio (Italie), c’était mal damé, avec de la glace et des vaguelettes. »
Le Français remarque aussi que des mouvements de terrains, mis en place pour freiner les athlètes, peuvent avoir un effet néfaste. « La vérité, c’est que ça fait du
spectacle. Mais les mouvements de terrain artificiels, ça nous déséquilibre, estime Pinturault. Trois ou quatre sur une piste, ça va. Un à chaque virage, on se retrouve avec cinq hélicoptères pour évacuer des blessés comme à Beaver Creek (États-Unis). »
Si on ajoute à cela le matériel, de plus en plus optimisé, et qui engendre donc de plus en plus de vitesse, cela donne un cocktail explosif. Et Pinturault de conclure, avec ce cri d’alarme: « Il faut arrêter de jouer avec la santé des athlètes. »