Tout juste nommé à la tête du ministère des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées, Damien Abad, est deux fois accusé de viol.
Damien Abad s’est rendu ce matin à l’Elysée pour son premier Conseil des ministres en tant que ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées. Pourtant, le ministre est visé par deux accusations de viols. Elisabeth Borne, la nouvelle Première ministre, a déclaré qu’elle n’était “pas au courant” et qu’il ne devait y avoir “aucune impunité” concernant les violences sexuelles.
Deux plaintes pour viols
Les faits, révélés par Médiapart samedi 21 mai, laissent entendre le contraire. En effet, l’Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique avait signalé les faits présumés de viols aux groupes LR et LREM. L’ex-président des députés LR aurait violé ces deux femmes entre 2010 et 2011. Une des deux plaintes a été classée sans suite en 2017.
Le 13 mai dernier, une plaignante a envoyé une lettre à l’Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique, une association crée en réponse au #MeTooPolitique. Elle y décrit une soirée durant laquelle Damien Abad aurait insisté pour qu’elle boive une coupe de champagne, après laquelle elle aurait fait un black out jusqu’au lendemain. A son réveil, elle est en “sous-vêtements (…) dans une chambre d’hôtel proche du bar”. Pour elle, cela ne fait aucun doute : elle aurait été droguée pour ensuite être violée.
Margaux, qui avait porté plainte en 2017 a connu Damien Abad lors d’une réunion politique en 2009. Elle était alors présidente des Jeunes démocrates et lui président des jeunes du Nouveau Centre. Là aussi, il se montre très insistant pour qu’ils se voient. Lors d’une soirée passée ensemble, il la persuade de boire avec lui. En résulte une relation sexuelle faite “d’irrespect, d’injonctions et d’insistance”. Il lui a notamment imposé une pénétration anale, une fellation et a ensuite éjaculé sur son corps sans son consentement.
Après avoir tenté puis renoncé à porter plainte en 2012, elle recommence la démarche en 2017. Pour elle, Damien Abad a profité de son statut de “supérieur hiérarchique” qui pouvait déterminer le reste de sa carrière. Le parquet de Paris juge l’infraction “insuffisamment caractérisée” et classe l’affaire sans suite.
Des faits contestés par Damien Abad
Mettant en avant son handicap, Damien Abad a contesté dimanche avec “la plus grande force” ces accusations : “ces accusations relatent des actes ou des gestes qui me sont tout simplement impossibles en raison de mon handicap“. Il affirme n’avoir “jamais drogué personne“. Quant à Margaux, il raconte une relation sexuelle dont elle était à l’origine sans “quelconque contrainte morale“. Il ajoute également que l’anthrogrypose, la maladie congénitale qui réduit la mobilité de ses membres, rend la pénétration anale impossible. Il dénie également avoir fait preuve de “tout abus de pouvoir lié aux fonctions [qu’il a] occupées“.
Stanislas Guerini et Aurélien Pradié, mis au courant de l’affaire en tant que représentants de LREM ont expliqué qu’ils n’avaient pas consulté leurs mails et qu’ils étaient donc dans l’ignorance de ces accusations avant d’être contactés par Mediapart. Aurélien Pradié, secrétaire général de LREM a cependant raconté avoir “coincé” le député LR dans les couloirs de l’Assemblée Générale en 2020 pour le mettre en garde sur ses “comportements inappropriés avec des collaboratrices“.
Après un signalement de l’Observatoire des violences sexistes et sexuelles, le parquet de Paris a affirmé analyser l’affaire. Une enquête judicaire pourrait être ouverte après ce temps de délibération.
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