Le photographe René Robert est décédé d’hypothermie dans la nuit de mercredi à jeudi 20 janvier alors qu’il jonchait le sol, sous l’œil des passants.
Paris, ville qui fourmille, qui ne cesse de bouger, qui brasse un nombre incalculable de passants est également le théâtre de l’indifférence. Ville où la pauvreté est exposée aux yeux de tous, où nos yeux sont habitués à la voir, où de nombreux passants ne font plus attention aux SDF. Une grande ville en sommes. Alors quand un homme jonche au sol, beaucoup le considèrent comme un élément du décor. C’est ce qui est arrivé à Réné Robert, photographe de 84 ans qui a agonisé durant de longues heures sous le regard des passants.
Aux alentours de 21h, l’octogénaire s’en est allé faire une balade dans les rues de la capitale « comme à son habitude » souligne son ami journaliste Michel Mompontet sur France Info. Victime d’une chute ou d’un malaise vers 21h30, le photographe serait tombé sur le trottoir, rue du Turbigo. Un lieu vivant où, par conséquence, il y a des passants. Personne ne s’est occupé de cet homme si ce n’est un SDF qui jugea bon d’appeler les secours. Il était alors 6h30 du matin comme l’indique Michel Mompontet. Une agonie d’une durée de neuf heures qui lui a été fatale. Victime d’une hypothermie extrême, l’homme s’est éteint à l’hôpital Cochin.
Si René Robert laisse derrière lui de nombreux clichés qu’il avait pu prendre dans l’univers du Flamenco, là où il excellait et où il était apprécié, ce sont également des questions sur notre société que sa mort laisse. Michel Mompontet, ne souhaitant pas accuser les passants d’une telle responsabilité, s’interroge d’abord sur son propre comportement. Aurait-il agit ? Voilà la question qu’il se pose : « Est ce que je suis sûr à 100% que si j’avais été confronté à cette scène, je me serais arrêté ». Cette mort est représentative du sort réservé aux personnes vivant, survivant, dans la rue, souvent fuies du regard et dont peu de personnes s’inquiètent. C’est d’ailleurs ceci que Michel Mompontet a souligné dans un tweet en espérant que la mort de son ami René Robert fasse réagir les passants dans le futur.
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