David Gaudu avait terminé le Tour de France dans l’anonymat, seulement 65e au général et sans avoir semblé en mesure de remporter une étape comme il l’espérait. La faute notamment au Covid qui l’avait touché les semaines précédant le Grand départ du Tour. Une nouvelle déveine après un début de saison marqué par plusieurs coups du sort au premier rang desquels sa chute sur le Tour du Pays basque qui lui avait provoqué de sévères douleurs au dos.
Le Breton avait néanmoins serré les dents et s’était de suite tourné vers le Tour d’Espagne. Avec de nouvelles ambitions. « L’objectif n°1, c’est de rejouer le général, annonçait-il dans des propos rapportés par L’Equipe. On verra assez vite où je me situe, mais c’est toujours ce qui m’anime. J’ai vécu le Tour en regardant ça de loin, ça fait forcément un pincement au cœur. Réussir à entrer dans le top 10 me ferait énormément de bien, que ce soit en prenant des échappées ou en restant au contact des autres. »
Et s’il a mal débuté cette Vuelta avec un chrono inaugural terminé à la 55e place, le leader de la FDJ a vite redressé la barre, restant longtemps au contact des favoris dans les ascensions. Surtout, la forme n’est allée qu’en s’améliorant. Mardi, au lendemain de la deuxième journée de repos, David Gaudu a ainsi accompagné Primoz Roglic, Enric Mas ou Richard Carapaz jusque dans les derniers hectomètres. De quoi lui permettre de pointer à la 6e place au classement général avec 3’48’’ de retard sur Ben O’Connor.
Sa meilleure performance en carrière
Selon le spécialiste Antoine Vayer, David Gaud a même signé sa plus grande performance en carrière en termes de watts, développant 445 watts dans les 25 minutes d’ascension à 9,22% de moyenne, soit 6,5 watt par kg. Il a même fait mieux que Thibaut Pinot, vainqueur en 2018 malgré une ascension 15 secondes plus lente.
Le Finistérien ne boudait pas son plaisir à l’arrivée. « Dans la dernière montée, j’ai lâché les chevaux. J’ai vu qu’on était de moins en moins dans le groupe des favoris, et je sentais que j’avais encore les jambes pour suivre les trois plus forts de la journée. Aujourd’hui, je n’ai pas hésité », a-t-il raconté auprès des médias de son équipe, ajoutant : « Ça faisait très longtemps que j’étais à la recherche de telles sensations dans une montée. C’était vraiment du plaisir de me retrouver avec les trois autres leaders. C’est pour ces moments-là que je fais du vélo, c’est ce qui m’anime et ce qui m’avait énormément manqué. Je suis vraiment super content d’avoir pu réaliser ça aujourd’hui. Maintenant, il reste deux grosses étapes et il ne faudra pas s’endormir car les écarts sont très resserrés. »