L’objectif est annoncé: un million d’abonnés d’ici la fin de la saison, 1,5 millions sous deux ans. DAZN, en misant 400 millions d’euros par an sur la Ligue 1 – pour huit matches en direct – a fixé ces deux caps pour obtenir le retour sur investissement attendu, tout en promettant un bonus de 50 millions d’euros aux clubs de L1 sitôt la deuxième barre atteinte.
Oui mais voilà, à cette heure, après un gros mois de championnat, cette belle ambition a toujours des allures de chimère. Le chiffre de 100 000 abonnés est avancé, sans être confirmé officiellement. Si bien que la plateforme britannique a dernièrement choisi de miser sur une offre promotionnelle agressive, avec un rabais de 10 euros pour les nouveaux abonnés: de 29,99 à 19,99 euros par mois pour l’offre avec engagement d’un an ; et avec deux mois à 19,99 euros au lieu de 39,99 euros pour l’offre sans engagement.
Initialement, la promotion devait s’arrêter au 22 septembre. « Les retours de la part des fans de Ligue 1, des clubs, de tout le marché sont très bons. Donc, on a décidé de continuer une semaine », se félicite aujourd’hui Brice Daumin, le PDG de DAZN France, dans un entretien accordé à l’Agence France Presse. Un dirigeant qui estime que « les critiques sont derrière nous. Je pense que le prix, c’est vraiment devenu un non-sujet, parce qu’avec la promo de bienvenue à 19,99 euros pour 12 mois on a toute la Ligue 1 (dont un match différé, ndlr), toute la Betclic Elite, le MMA, enfin tous les sports de combat… »
Des centaines de milliers de vues pirates sur OL-OM
Pour autant, il suffit de voir le recours aux canaux illégaux dimanche soir lors de l’affiche entre Lyon et Marseille pour comprendre que le public est encore loin d’être conquis. Plusieurs flux sur Telegram ont dépassé le seuil des 80 000 spectateurs. Et des dizaines de comptes X (ex-Twitter) et TikTok ont réuni simultanément plusieurs milliers de personnes. Un piratage évidemment catastrophique pour DAZN.
Fraîchement réélu à la tête de la Ligue de football professionnel, Vincent Labrune assure faire de ce combat l’un de ses chevaux de bataille. « On a prévu un collège Ligue 1 avec l’ensemble des clubs pour voir comment on peut accélérer le succès de cette plateforme, dixit l’ancien président de l’OM. On peut appuyer fort pour la lutte contre le piratage, qui est un fléau. Il n’y a que nous qui pouvons nous battre contre ça et on va faire le maximum pour que ce soit une réussite. Dès demain, on va s’attaquer au piratage sans peur sur tous les terrains: médiatique, politique, juridique. Le piratage, c’est comme voler le sac d’une vieille dame sur un marché. »