Vice-capitaine vedette de l’équipe de France, mais leader offensif des Bleus destitué depuis l’Euro 2024, Antoine Griezmann a, peut-être involontairement, mis Didier Deschamps en difficultés. L’attaquant de l’Atlético a regretté la faiblesse de son équipe dans le pressing et défensivement lors de la défaite contre l’Italie (1-3), vendredi au Parc des Princes, en ouverture de la Ligue des nations. En plus d’une philosophie minimaliste basée sur le résultat final, le sélectionneur tricolore n’a jamais su mettre en place un pressing efficace depuis 12 ans. La transition attaque/défense (à la perte de la balle) est pourtant une phase de jeu primordiale dans le football moderne…
Paul Pogba avait déjà mis à mal la vision de « La Dèche » concernant le pressing à la Coupe du monde 2018. Lors du débrief au lendemain du premier match contre l’Australie – une victoire (2-1) arrachée à la dernière minute sur un csc australien provoqué par « La Pioche » -, Deschamps avait passé un savon à tout son groupe. Les trois joueurs offensifs avaient notamment été pointés du doigts, coupables de n’avoir pas assez couru (surtout Kylian Mbappé). Cette réunion de crise figure dans le documentaire de TF1 retraçant le parcours des Bleus jusqu’au sacre à Moscou contre la Croatie (4-2).
Deschamps n’a pas aimé la remarque de Pogba
« En première mi-temps, on ne savait pas s’il fallait presser quand la balle était dans l’axe ou sur un côté, donc on le faisait à notre manière », a ainsi lancé Pogba à son entraîneur lors de ce débrief musclé. Le milieu de terrain était alors devenu une référence mondiale à son poste en évoluant à la Juventus (de 2012 à 2016) mais s’est aussi mué en grand leader du vestiaire français lors de la préparation au Mondial, au grand étonnement d’ailleurs du capitaine Hugo Lloris et des autres cadres comme Raphaël Varane, Blaise Matuidi et Olivier Giroud (d’autant que ces deux derniers n’ont pas débuté contre l’Australie).
Déstabilisé par l’intervention de Pogba, Deschamps a offert une réplique qui a justement certifié du manque de travail concernant cette phase de jeu. « On ne l’a pas fait, peut-être pas assez, Paul. Je peux vous en faire durant une heure, mais je n’en veux pas un qui rigole. Pas de problème, c’est vous qui êtes sur le terrain », avait rétorqué le sélectionneur. Cinq jours plus tard, la France a basculé d’un 4-3-3 (alors qu’un 4-3-1-2 avait été essayé en prépa) au 4-2-3-1 de l’Euro 2016 avec Antoine Griezmann derrière Olivier Giroud. Pour un rendu bien meilleur.