C’est l’histoire d’un grand espoir du cyclisme français qui a dit stop, très tôt. A 18 ans seulement, Gabriel Berg a décidé d’abandonner ses rêves de devenir coureur professionnel.
Ce n’est pas son talent qui est remis en cause. Le jeune garçon originaire d’Argenteuil était passé en 2024 dans le giron Soudal-Quick Step, en rejoignant l’équipe de développement de la prestigieuse formation belge. C’est même Johan Molly, « le scout belge qui avait détecté Julian Alaphilippe », qui l’avait repéré.
Mais la greffe n’a pas pris. Dans un témoignage livré à L’Equipe, Gabriel Berg ce qui l’a petit à petit dégoûté du métier. Il évoque notamment les chutes, nombreuses, et parfois mortelles. Et aussi cet hyper-professionnalisme imposé très tôt, car « ces équipes de jeunes ne veulent pas louper la prochaine pépite, le futur Pogacar, le futur Evenepoel. »
« Alors, est-ce qu’il y a du dopage ? »
Parce qu’il n’était pas prêt à tant de sacrifices, Gabriel Berg a donc choisi de quitter cette voie. « Je n’ai pas su transformer ma passion en métier. Est-ce que j’avais envie de m’apercevoir à 30 ans que j’étais passé à côté des meilleures années de ma vie ? »
« Le jour où je les appelle (ses dirigeants, ndlr), j’apprends qu’un équipier britannique de mon âge, Cormac Nisbet, annonce aussi qu’il s’arrête, raconte-t-il. Ça me rassure, je ne suis pas seul. J’ai ressenti de la honte parce que j’ai d’abord vu ça comme un échec. Je n’ai pas assumé tout de suite de ne pas avoir réussi à vivre dans ce monde-là. Mais j’ai eu la maturité d’arrêter avant d’être dégoûté du vélo. Certains ont dit que je m’étais cramé, que je n’avais pas le niveau. D’autres ont pensé que je quittais Quick-Step parce j’avais été pris pour dopage. J’ai découvert que j’avais des haters ! C’est fou. »
Même à son « petit » niveau, même à son âge, Gabriel Berg a dû répondre aux questions sur le dopage, qui paraissent inévitable pour tout coureur cycliste. « Les gens veulent savoir comment se passe ma nouvelle vie, raconte-t-il, au sujet de ses premiers mois avec le maillot Quick-Step. Ils me demandent : »Alors, est-ce qu’il y a du dopage ?’ Évidemment, il n’y en avait pas. »