Dopage: La Vuelta bouleversée par une vieille affaire

Aucun grand tour n’y a échappé, mais le dernier en date à avoir vu son vainqueur tomber sur dopage, c’est la Vuelta. C’était en 2019, avec la chute de Juan José Cobo, qui avait remporté le Tour d’Espagne… huit ans plus tôt.

L’Espagnol avait remporté une édition 2011 complètement folle. Cette Vuelta avait offert un duel totalement inattendu entre deux coureurs que l’on n’attendait pas à pareille fête. Cobo, donc, bon grimpeur, 10e du classement général deux ans plus tôt (son meilleur résultat sur un grand tour, de loin). Et un certain Christopher Froome, alors anonyme coureur de la Sky, qui sera la grande révélation de cette course.

Les deux hommes se sont joués la victoire, devant les Bradley Wiggins, Denis Menchov, Bauke Mollema et autre Vincenzo Nibali. Et c’est Cobo qui l’avait emporté pour 13 secondes, au terme d’une bataille aussi serrée que surprenante.

L’Espagnol courrait alors pour la Geox-TMC, descendante de la sulfureuse Saunier-Duval (Ricco, Piepoli…). Son dirigeant était Mauro Giannetti, l’actuel patron de l’équipe UAE-Team Emirates de Tadej Pogacar, au passé pour le moins trouble. Il aura fallu attendre huit ans, jusqu’en 2019, pour que Cobo soit pris par la patrouille. Des anomalies sur son passeport biologique lui ont valu d’être déchu de sa victoire dans cette Vuelta.

Passé chez Movistar en 2012, Cobo n’avait jamais confirmé cette victoire sans doute trop belle pour être authentique. Tout l’inverse de Froome, qui remportera ensuite quatre fois le Tour de France, une autre fois la Vuelta, et le Tour d’Italie. Cette Vuelta 2011 est donc son septième grand tour, à la fois le premier dans l’ordre chronologique et le dernier. Une étrange anomalie assez typique du cyclisme d’une certaine époque, où il fallait relire les palmarès quelques années plus tard à la lumière de nouvelles informations. Depuis 2012, cependant, rien n’a bougé. Un bon signe ?