Dopage: Pogacar et Vingegaard, les gros doutes

Marc Madiot avait des choses à dire. Joint par L’Equipe pour évoquer le départ de Patrick Lefevere, l’un des derniers managers « à l’ancienne » qui régnaient dans le peloton, le patron de la Groupama-FDJ a exprimé ses doutes sur l’avenir du cyclisme.

Avec toujours plus de moyens et d’ambition dans les grosses équipes, la recherche de la performance peut avoir un aspect néfaste. « Je me rends compte qu’avec les gens de ma génération, il y a encore une forme de sonnette d’alarme. J’ai peur que dans cette transformation, qui est inéluctable, on n’ait plus tellement ça en mémoire, qu’on soit plus dans les gains marginaux, dans la professionnalisation à outrance, craint Madiot. Je ne voudrais pas que ce qui était du dopage autrefois s’appelle aujourd’hui de l’hyper-professionnalisation sans qu’on s’en rende compte. »

« Au dernier séminaire World Tour, où je n’avais pas pu me rendre, j’avais transmis un message à David Lappartient sur ces sujets, sur le monoxyde de carbone notamment », ajoute notamment Madiot, en évoquant le président français de l’UCI.

Du dopage ou pas ?

Le monoxyde de carbone, c’est le produit qui fait parler en ce moment. Les équipes de Tadej Pogacar et Jonas Vingegaard ont avoué l’utiliser lors de leurs stage d’entraînement, pour des tests de récupération notamment. Et l’UCI doit annoncer prochainement si elle décide ou non d’interdire son usage.

« On est à la fois dans une zone de progrès et une zone à risques. Reprenons l’histoire du monoxyde de carbone, on est dedans. On va t’enrubanner ça pour que ce ne soit pas du dopage, mais… », résume Madiot, qui rappelle que le monoxyde de carbone est « quand même un gaz létal. » Son utilisation comportement clairement des risques, et certains craignent de voir les coureurs devenir des cobayes. « Ce qui m’emmerde, conclut Madiot, c’est le côté recherche, dans le paramédical ou le médical. » Est-ce encore du cyclisme ?