Romain Bardet vit ses derniers mois de coureur cycliste. Le coureur auvergnat mettra en effet fin à sa carrière à l’issue du Criterium du Dauphiné en juin prochain. Le point final d’une carrière longue de 13 années qui l’aura vu monter à deux reprises sur le podium du Tour de France ou décrocher la médaille d’argent lors des Championnats du monde d’Innsbruck, en 2018.
S’il a encore remporté une magnifique étape pour son ultime Tour de France en juillet dernier, y décrochant le premier maillot jaune de sa carrière, le coureur de la DSM estime qu’il n’a plus les armes pour se battre avec les meilleurs. « Ce sont surtout mes limites physiques qui ont été, je pense, atteintes. Je peux toujours faire des résultats mais je ne remporterai plus de nombreuses courses chaque année », a-t-il récemment confié dans une interview à Eurosport.
Romain Bardet a préféré dire stop
Et à ses limites physiques semble s’ajouter la sensation de ne pas pouvoir lutter à armes égales. La faute au dopage. Un mot que Romain Bardet se garde bien d’employer. « Il y avait la volonté (..) d’être en rapport avec mes valeurs, mon éthique, mon hygiène personnelle et ma conception du métier qui n’est plus totalement en phase avec celle de mon milieu, a-t-il néanmoins confié. Avant que cette dissonance ne soit trop importante, je crois qu’il faut savoir dire stop. »
S’il se montre très mesuré lorsqu’il est question de Tadej Pogacar, refusant de le stigmatiser pour son recours au monoxyde de carbone, Romain Bardet n’en remet pas moins une couche sur le besoin pour certains d’explorer des zones grises afin d’obtenir des résultats coûte que coûte. « Certains chercheurs, certaines équipes, acteurs du vélo qui recherchent ailleurs. Il y aura toujours la volonté de rechercher des avantages concurrentiels, a-t-il soufflé. C’est l’intime conviction de chacun de placer le seuil de ce qui semble éthique, équitable dans la recherche absolue et désespérée du résultat final par rapport à ses valeurs. »