Dopage: Scandale XXL dans le tennis

L’affaire n’est pas terminée. L’Agence Mondiale Antidopage a annoncé que Jannik Sinner était suspendu pour trois mois suite à son contrôle positif au clostébol l’an passé. Initialement blanchi par l’Agence internationale pour l’intégrité du tennis, l’Italien écope finalement d’une sanction, mais il échappe au pire. L’AMA, qui a validé la thèse la contamination accidentelle, et estime que le faible dosage n’a pas procuré un avantage sportif au n°1 mondial, a fait preuve d’une certaine clémence.

Ce verdict est toutefois loin de refermer le dossier. Car les réactions sont nombreuses. Plusieurs aspects font débat, notamment le terme utilisé par l’AMA, qui indique avoir trouvé « un accord » avec Sinner au sujet de cette suspension. L’accusé avait donc son mot à dire dans cette affaire de justice.

Il y a aussi la durée de la suspension, trois mois, avec un timing que l’on qualifiera d’heureux: l’Italien ne manquera aucun tournoi du Grand Chelem, et il pourra faire son retour pour le Masters 1000 de Rome, à domicile, juste avant Roland-Garros. Le récent vainqueur de l’Open d’Australie ne perd aucun de ses titres Majeurs. Et même s’il va concéder 2100 points ATP sur cette période, acquis l’an passé, sa place de n°1 mondial n’est pas directement menacée.

« Triste journée pour le tennis »

« À ce titre il valait même mieux pas le suspendre », peste le joueur français Laurent Lokoli. « Trois mois c’est vraiment pour dire ‘bon allez on lui mets quelque chose’ mais il va quand même jouer les grands chelems. Les règles c’est vraiment comme ils veulent », s’agace le Tricolore, qui compare le cas Sinner à celui de Simona Halep, bien plus durement sanctionnée.

Très critique avec Sinner depuis le début de cette affaire, Nick Kyrgios en a remis une couche au sujet de l’Italien. « L’AMA avait annoncé que ce serait une suspension de 1 à 2 ans. De toute évidence, l’équipe de Sinner a fait tout ce qui était en son pouvoir pour aller de l’avant et prendre une suspension de 3 mois, sans perdre de titre, sans perdre d’argent. Coupable ou pas ? Triste journée pour le tennis. L’équité dans le tennis n’existe pas », dénonce l’Australien.

Mais l’accusation la plus forte est venue de Stan Wawrinka. « Je ne crois plus à un sport propre désormais… », a réagi le Suisse. Quand cela vient d’un triple vainqueur en Grand Chelem, dont la parole a toujours été respectée, le propos est grave. Et le tennis, à l’évidence, sortira marqué de cet épisode.