Tadej Pogacar est décidément insatiable. Six jours seulement après son incroyable sacre lors des Championnats du monde à Zurich, le Slovène s’est fendu d’un nouveau récital lors du Tour d’Emilie-Romagne. Si Remco Evenepoel a été le premier à déclencher les hostilités, la réponse du leader de la Team UAE-Emirates a été implacable et le champion du monde s’est envolé seul, à 37 kilomètres de l’arrivée, terminant avec près de deux minutes d’avance sur son premier poursuivant.
Ce nouvel exploit a une fois encore provoqué des réactions contrastées. Et si certains ne manquent pas de s’enthousiasmer devant le panache de Tadej Pogacar, une nouvelle vague de suspicion a une fois de plus accompagné l’exploit du triple vainqueur du Tour de France. Pas de quoi étonner Christian Prudhomme, le directeur de la Grande Boucle.
Des doutes légitimes
« Vu le passé du cyclisme, et pas si lointain, la question n’est pas illégitime. Je n’ai pas de réponse, a-t-il ainsi confié dans les colonnes de la Dépêche du Midi lorsqu’il lui a été demandé quelle serait sa réaction s’il apprenait que Tadej Pogacar se dope, prenant néanmoins soin de souligner le sérieux de la liste anti-dopage : « Les contrôles existent. On s’est battus avec ASO pour avoir des indépendants, aujourd’hui c’est le cas avec ITA. »
Le patron du Tour n’a toutefois que du bien à dire de Tadej Pogacar. « Je constate qu’il donne un allant aux compétitions cyclistes, par étapes ou d’un jour, assez impressionnant », a-t-il confié, ajoutant: « On retrouve ce qu’on a pu connaître nous, c’est-à-dire des champions là du début à la fin de la saison et avec cette volonté de tout gagner ; ce qui le fait ressembler à Eddy mais aussi à Bernard… Pendant des années, j’ai entendu Bernard dire: ‘il faut que les gars retrouvent le sens du jeu, qu’ils se fassent plaisir.‘ Exactement ce que fait Pogacar. »