Dopage: Un coureur français sonne l’alerte

Pogacar, Vingegaard, Van Der Poel… difficile de tirer son épingle du jeu parmi ces épouvantails qui ces dernières années ont tendance à vampiriser le circuit. Au-delà des soupçons de dopage devenus inévitables dans la discipline, certaines limites restent floues et ces zones grises ne manquent pas d’être exploitées par les top-teams que sont la UAE Emirates de Pogacar ou la Visma de Vingegaard notamment.

« La science est de plus en plus importante dans le cyclisme aujourd’hui », concède auprès de RMC Guillaume Martin, faisant allusion là au recours au monoxyde de carbone dévoilé lors du dernier Tour de France. « Honnêtement, je regarde ça de très loin. Je ne me suis pas trop renseigné sur le sujet, poursuit celui qui s’est engagé dernièrement en faveur de la Groupama-FDJ. J’espère surtout que ça ne va pas tuer des gens parce que le monoxyde de carbone c’est quand même quelque chose qui peut être dangereux. Alors j’imagine que chez Visma et chez UAE c’est encadré et contrôlé, mais il ne faut pas que ça donne des idées à des jeunes juniors par exemple qui pourraient faire n’importe quoi de leur côté, n’importe comment. Moi ce n’est pas ma vision du vélo, ça ne me serait sans doute pas venu à l’esprit d’essayer de détourner certaines méthodes. »

L’UCI réagit enfin

S’il n’a rien contre l’évolution logique de son sport, Guillaume Martin s’inquiète des dérives: « Là où je suis un peu plus dans une situation de gêne et de malaise, c’est quand on fait appel à des méthodes exogènes, qu’on détourne des médicaments, qu’on détourne des méthodes. Donc voilà pour moi c’est la limite de l’éthique que je me fixe. » Un postulat que partage son patron Marc Madiot, ici sur les ondes de RMC: « On doit s’engager à ne pas acheter cet appareillage et à ne pas l’utiliser. Je suis prêt à signer. Je le dis, personne n’utilisera cet appareillage dans mon équipe. Je m’y engage, même si les autres équipes le font. J’invite mes collègues à avoir la même attitude. Si les 25 principaux patrons d’équipes dans le monde disent qu’il ne faut pas utiliser cette méthode, alors cette méthode ne sera pas utilisée. Sinon, on y est encore dans cinq ans et on est morts. […] Comment peut-on être crédible au moment d’attaquer la saison à venir si on sait que certaines équipes utilisent ce type de méthode et d’autres non ? »

Ce jeudi, un premier pas a été franchi par l’Union cycliste internationale (UCI), qui a annoncé son intention de proposer au comité directeur « d’interdire pour raisons médicales l’usage du monoxyde de carbone ». La question ainsi pourrait être tranchée lors du prochain concile qui se tiendra à Arras les 31 janvier et 1er février. « Le monoxyde de carbone est un gaz toxique inodore qui est régulièrement à l’origine d’accidents domestiques, soutient l’UCI. Inhalé de manière répétée dans des conditions non-médicalisées, il peut être à l’origine d’effets secondaires comme des maux de tête, une sensation de fatigue, des nausées, des vomissements, des douleurs thoraciques, des difficultés respiratoires, voire une perte de connaissance. »