Dussoulier se replonge dans les Jeux

Trois mois après, Lucas Dussoulier (28 ans) est bien évidemment redescendu de son nuage. En revanche, l’ailier de Nanterre (en 5×5) sacré vice-champion olympique avec les Bleus du basket 3×3 cet été lors de ces Jeux Olympiques de Paris 2024 qui resteront à jamais gravés dans sa mémoire peine presque encore à réaliser ce qu’il a réussi aux côtés de Timothé Vergiat, Jules Rambaut et Franck Seguela, les trois autres Tricolores médaillés d’argent sur le parquet du Trocadéro après cette défaite cruel en final sur un ultime panier à deux points de la gâchette néerlandaise Worthy de Jong. Non seulement, l’invité de dernière minute de la sélection à la place de Raphaël Wilson n’avait aucune certitude de participer à ces JO mémorables dans la capitale mais il n’imaginait pas qui plus est grimper sur le podium. Même s’il aurait bien sûr préféré « marquer l’histoire ». « Médaille d’or, ça aurait quand même été incroyable », estime avec du recul l’un des héros de ces Jeux parisiens, invité récemment sur le plateau de l’émission Hype sur Youtube.

Le remplaçant de Wilson, qui avait participé au tournoi de qualification olympique contrairement au natif de Libourne (« j’ai pris la place de « Raph » Wilson, qui méritait tout autant sa place parce qu’il avait fait le TQO »), ne fait pas le difficile néanmoins et ne garde que des souvenirs incroyables de l’événement. Encore aujourd’hui, Dussoulier a le sentiment d’avoir réalisé l’un de ses rêves d’enfance. « Si on m’avait dit ça il y a six mois, j’aurais signé de suite »
« J’avais dit à ma famille que si je faisais les Jeux Olympiques, ce serait incroyable, et que si je faisais médaille aux Jeux Olympiques, ce serait vraiment incroyable. J’ai réussi à le faire, c’est cool. C’est un peu redescendu depuis, mais sur le coup, c’était vraiment exceptionnel (…)  »

Dussoulier : « Jamais on ne revivre ça »

Le simple fait d’avoir pu participer à ces JO à Paris constitue déjà quelque chose d’incroyable aux yeux de l’ancien joueur de Quimper et Charleville, débarqué dans le 3×3 en 2014 et qui en a pris plein les yeux pendant deux semaines. « L’engouement a été incroyable. Beaucoup de Parisiens sont partis de Paris et aujourd’hui, ils le regrettent. Ce qu’on a vécu, c’est à vie, et jamais on ne revivra ça, parce que là, on était chez nous et supportés par tout le monde. C’était fou franchement. Le lundi, après la cérémonie de clôture, on s’est rendu compte qu’on avait vécu un truc de fou. » Un « truc de fou » qui a pris corps dès la remise de l’accréditation, se souvient Dussoulier, fait ensuite au même titre que beaucoup de médaillés olympiques chevalier de l’ordre national du mérite. « Je m’étais préparé à tout, j’ai eu la chance d’être sélectionné, c’était incroyable. Le plus fou, c’est le moment où on te remet l’accréditation et celui où tu rentres dans le village. Ce sont des choses que l’on pense inaccessibles tellement peu d’athlètes ont la possibilité d’y aller. C’est un rêve de gosse, donc c’est cool d’avoir pu le faire ». Avec un mot d’ordre qui était de « juste kiffer ».

Les Bleus et Dussoulier ont tenu parole. « On s’était dit : « Venez on kiffe, on profite, quoi qu’il arrive, on profite et on kiffe ». Et on a vraiment profité au max, sans se mettre de pression et en fêtant chaque victoire avec le public comme si on venait de décrocher la médaille d’or. » L’or, ce sera peut-être pour Los Angeles. Mais cela ne vaudrait assurément pas l’argent de Paris. Dussoulier en a pleinement conscience.