Nous nous souvenons tous du tube d’Eagle-Eye Cherry « Save Tonight ». Pourtant, il a sorti d’autres titres phares. Le 27 janvier prochain sortira son 6ème album « Back on Track ». VL a pu le rencontrer, lors de sa journée promo à Paris.
Bonjour Eagle-Eye Cherry, tu as grandi dans une famille où la musique était importante. Est-ce que tu te souviens du 1er titre que tu as appris à la guitare?
J’ai commencé la guitare très tard, à la base je suis batteur. J’ai cassé ma 1ère dent en jouant de la batterie quand j’avais 3 ans.
Comment as-tu fait cela?
J’étais trop petit pour la batterie et j’ai raté la cymbale. Je suis tombé et je me suis cassé la dent. Être un musicien peut faire mal (rire). Au lycée, j’ai fait partie d’un groupe. La guitare est arrivée plus tard. A la maison, nous avions un piano, mais pas de guitare. J’ai commencé à écrire des chansons au synthé. Plus tard, quand je suis revenu de Stockholm, j’ai loué un appartement dans lequel, il y avait une guitare. Je me suis dis que ma voix accompagnait bien la guitare. C’est pour cela que « Save Tonight » n’a que 4 accords. C’était tout ce que je savais faire.
Quelle a été la réaction de ta famille lorsque tu t’es lancé dans la musique professionnellement?
C’était un long parcours parce qu’avant cela, j’ai fait une école d’art dramatique à New York. Après le lycée, j’ai beaucoup travaillé en tant que comédien. La musique était déjà là, parce que je jouais dans des groupes. Mon père était musicien et ma soeur chanteuse, alors j’essayais de trouver mon propre chemin. C’est la musique qui m’a dit : « Tu ne peux pas rester loin de moi ». Je pense que ma famille aurait trouvé bizarre si j’étais devenu avocat ou comptable.
Dans ton nouvel album « Back on Track », tu parles beaucoup du passé. Etais-tu un bon élève?
J’avais des notes fluctuantes. Si j’étais intéressé alors j’étais bon, comme en littérature et en anglais. Les sciences passaient, mais j’étais mauvais en math.
Quelle sorte d’ado étais-tu?
Je faisais beaucoup la fête. J’étais dans une école d’art dramatique, c’était chouette. Quand je me réveillais, j’étais content d’y aller, parce que la moitié de la journée, nous faisions du théâtre et l’autre moitié, l’école classique. J’ai gardé encore des amis du lycée.
Es-tu quelqu’un de nostalgique ?
Le passé définit la personne que tu es. Plus tu vis, plus ton passé est important. Tu ne peux pas l’effacer, donc cela te définit. Je ne suis pas nostalgique au point de revivre le passé, je préfère le futur. Mais en tant qu’auteur, plus je vis, plus j’ai des histoires à raconter et donc en mesure d’écrire des chansons.
Le temps de l’innocence ne te manque pas?
« I like it », c’est une chanson dans laquelle je fais tout le temps la fête, sans conséquence. Cela serait sympa d’avoir à nouveau vingt ans, mais je ne voudrais pas le revivre tous les jours.
Aujourd’hui, tu fais encore beaucoup la fête?
Moins souvent. Quand j’avais mon 1er appartement à 18 ans, je faisais la fête pratiquement tous les jours. J’aime passer de bons moments et quand je suis en tournée, je peux me lâcher un peu plus parce que je n’ai pas de responsabilités. Quand je suis chez moi, je suis assez tranquille mais j’aime bien un bon vin et un très bon whisky avec un cigare.
La célébrité a été difficile pour toi et tu as pensé à tout arrêter après ton album « Can’t get enough ». Serais-tu quand même rester dans le milieu musical?
J’étais pas sûr. Je voulais quand même continuer d’écrire des chansons, peut-être pour quelqu’un d’autre. Mais je ne suis pas fan que l’on me reconnaisse partout où je vais. J’adore la musique, donc je ne pense pas que je l’aurais quittée totalement.
Beaucoup d’artistes doutent durant leur carrière. Quel serait ton conseil pour poursuivre le chemin artistique?
Pour les artistes qui débutent, c’est important de savoir ce qu’ils veulent faire musicalement. A la fin de la journée, la musique doit te représenter à 100%. Ton nom ou celui du groupe sera sur l’album et tu devras en parler. Ne te mets pas dans une situation ou quelqu’un d’autre décide à ta place. Si tu fais cela, tout deviendra plus facile. « Save Tonight », cette chanson qui m’a fait vivre beaucoup d’aventures et de succès, c’est 100% moi. J’ai écris les paroles, la chanson, je l’ai enregistrée en studio et elle est sortie comme je voulais qu’elle soit. C’est une chanson qui ne meurt pas et je peux encore l’écouter. Je n’ai aucun regret et c’est très important.
Comment te sens-tu avant la sortie de ton album « Back on Track »
Je suis « back on track » qui signifie « je suis de retour sur la bonne voie ». J’ai fait une pause et maintenant, j’ai retrouvé le bon chemin et j’aime beaucoup cet album. Quand la vie a repris son cours après la pandémie, je me suis dit que c’était le bon titre. Mais, c’était avant que Poutine envahisse l’Ukraine. Il a tout gâché.
Tu voulais sortir ton album plus tôt?
Je suis retourné en studio juste après la tournée de mon ancien album. Je pensais le sortir en 2020. J’étais en studio quand le coronavirus a commencé. Et j’ai dû attendre parce que cette situation perdurait.
C’était difficile de choisir les titres de l’album?
Oui, c’est « tuer ou mourir ». Sur cet album, il y a des chansons que j’ai faites, il y a quelques années, je les avais oubliées comme « Hit And Run », et pourtant elle est bien.
Tu as déjà sorti 4 singles « I Like It », « Done Done Done », « Hit And Run » et « Rising Sun ». Et une nouvelle version acoustique de « Rising Sun », pourquoi cette envie?
Lorsque je vais en promo en radio ou télé, j’aime bien faire un titre en acoustique. Certaines chansons changent beaucoup en version acoustique, notamment celle-ci qui devient mélancolique. Cette version ne se trouve pas sur l’album, uniquement en streaming.
« Rising sun » parle de la perte d’un proche et sur le fait de continuer à vivre sans cette personne. La version radio est plus positive et célèbre la vie. Finalement, il y a deux versions totalement différentes.
Est-ce que « Rising Sun » est ta 2ème meilleure amie? Je sais que « Save Tonight » est la 1ère.
J’ai beaucoup de chansons qui sont des amies. « Save Tonight » est spéciale parce que tout a commencé avec elle. Grâce à elle, j’ai pu cocher toute ma liste d’objectifs.
Tu as fait très peu de featurings dans ta carrière. Tu en as fait un avec ta soeur « Long way around », et si tu devais collaborer avec un ou une artiste, tu choisirais qui?
Peut-être Christine and the Queens, en tout cas quelqu’un qui fait totalement autre chose que moi, ça pourrait être intéressant.
Beaucoup de personnes demandent des nouvelles de ta soeur Neneh Cherry, fait-elle encore de la musique?
Elle fait toujours de la musique, elle habite à Londres et elle a une fille qui cartonne au niveau musical. Mabel est incroyable, je n’arrive pas à croire qu’elle soit si grande. Neneh s’occupe d’elle, ce n’est pas tout le monde qui a la chance d’avoir une maman qui a connu le même succès.
Je sais que tu aimes beaucoup le foot mais la Suède ne s’est pas qualifiée pour la coupe du monde. Tu étais pour les Etat-Unis?
Comme ma soeur habite à Londres et que son mari est anglais, je regarde beaucoup les matchs de l’Angleterre. Sinon, il y a nos voisins les danois qui sont plutôt bons. En France, vous avez une bonne équipe et de bons joueurs.
Tu joues toujours au foot? Quelle position?
Oui, je joue dès que je peux. Comme je prends de l’âge, je reste derrière en défense, j’aime beaucoup cette position. Bloquer les attaquants et ruiner leur journée (rire).
Tu es bon?
Je suis convenable. Techniquement, je ne suis pas le meilleur mais je suis bon sur les longues passes et je peux courir longtemps, ce qui est mon principal atout. Avant, j’étais dans une vraie équipe mais j’ai arrêté il y a 5 ans. Maintenant, je joue avec mes amis. Sinon, je cuisine beaucoup. Pendant la pandémie, je me suis bien amélioré.
Une spécialité?
J’en ai beaucoup, surtout à base de poulet, je fais beaucoup de ragoût, ce qui est très long à préparer. Si tu viens à Stockholm, appelle-moi si tu as faim.
Tu seras bientôt en tournée européenne et le 17 février à la Maroquinerie, as-tu hâte de repartir sur la route?
J’ai hâte, j’ai attendu cela depuis des années.
Tu n’as pas quitté la musique parce que la scène te manquait?
Oui, c’est la seule raison de mon retour, la tournée. Je suis content de te parler mais ce n’est pas la raison principale (rire). J’avais besoin de repartir sur la route, j’ai grandi comme cela. Mon père était musicien et il amenait toute la famille en tournée. Pour moi, être sur la route, c’est comme une 2ème maison.
Qu’est-ce que tu préfères de la scène? L’amour du public, la scène, le travail d’équipe?
La raison pour laquelle je fais de la musique, est de me tenir debout devant un super public qui connaît mes chansons. Lorsque nous jouons tous ensemble, alors tout prend du sens. J’aime aussi assister à des concerts. Lorsque tout le monde aime le même groupe et se trouve là où il faut être, alors on oublie tous les problèmes du monde l’espace de quelques heures et c’est magique.
Ses prochaines dates de concert : https://eagleeyecherry.com
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