Emilien Claude n’en revient pas

Emilien Claude ne pouvait pas y croire. Grâce notamment à un sans-faute au tir, le biathlète de Basse-sur-le-Rupt est allé chercher son premier podium en Coupe du Monde à l’occasion de l’individuel organisé ce mercredi à Ruhpolding. « Je ne l’ai pas vu venir », a-t-il confié à chaud au micro de la chaîne L’Equipe avant de confier qu’un tel résultat lui semblait impossible à atteindre au bout de quelques hectomètres. « Après mon départ, j’avais déjà les jambes qui brûlaient au bout de 800 mètres de course. C’était terrible, a-t-il confié. J’ai pensé que ça n’allait vraiment pas être mon jour. J’ai vraiment eu l’impression de partir trop vite dans ce premier tour alors que justement je n’étais pas parti vite. Quand c’est comme ça, tu sais que les 20 kilomètres vont être longs. »

Ayant principalement en tête l’objectif d’accrocher une place pour la mass start prévue ce dimanche, Emilien Claude a concentré ses efforts sur le tir dans une épreuve qui est impitoyable de par son format. « Je me suis dit qu’il allait falloir viser au max au milieu des cibles et faire un 20 ou un 19 sur 20 », a-t-il ainsi affirmé avant de confier s’être senti de mieux en mieux au fil de la course car « plus les tours passaient, plus l’acide lactique redescendait dans (ses) jambes ».

 « Ça me paraissait fou »

Quant au tir, le natif d’Epinal a assuré s’être « vraiment senti incroyablement bien derrière la carabine » et avoir trouvé la source du problème qui le handicapait depuis quelques semaines « Et puis surtout la différence, c’est que j’ai réglé mon problème avec mon canon, un problème technique que j’avais en décembre, a ajouté Emilien Claude. Là c’est le jour et la nuit, donc je suis trop content. » Confirmant que ce premier podium en Coupe du Monde est « un moment très fort », il n’a réalisé la portée de sa performance que « sur la fin de course » grâce aux indications de l’encadrement tricolore disséminé tout au long de la piste.

« Je me dis alors que ça commence à sentir peut-être bon pour les fleurs, a-t-il tout d’abord ajouté. Et le podium, je commence à y croire dans un coin de ma tête, mais honnêtement ça me paraissait fou. » Mais s’il y a bien une partie de la course pour laquelle le frère cadet de Fabien Claude n’avait pas la moindre crainte, c’est le final. « Quand j’ai mis en route sur le dernier kilomètre et demi, j’en avais encore bien sous la pédale, a-t-il conclu. J’ai lissé mon effort pendant 18 kilomètres et je sais que je suis un gros finisseur. Donc là-dessus, je n’étais pas trop inquiet. » Une stratégie dans laquelle il a confié être resté de bout en bout qui lui offre un premier grand bonheur dans sa carrière, qui en appelle d’autres.