Enzo Le Fée, milieu de terrain de Lorient en 2000, porte le nom de famille de sa mère comme Ryan Giggs. Son histoire est singulière et tragique, car le football représentait une échappatoire à une vie tourmentée.
Enzo aurait dû se nommer Lampriere, mais pour éviter des problèmes juridiques, il s’est toujours appelé Le Fée. Son père, en effet, a été arrêté plusieurs fois et Enzo, alors qu’il était jeune, l’a surtout connu derrière la vitre lors d’entretiens en prison.
La dernière fois, il avait été libéré de prison en 2019. Son enfant était déjà un footballeur professionnel, et il avait enfin l’occasion de rattraper le temps perdu, d’aller voir ses matchs.
Mais deux ans plus tard, au printemps 2021, le père d’Enzo se suicide. Pour le numéro 10 de Lorient, comme toujours dans sa vie, la meilleure thérapie est le football. Le jour suivant l’enterrement, la police exige une déclaration de sa part, mais Enzo préfère retourner s’entraîner.
Les tourments de la vie privée de Le Fée contrastent avec le calme avec lequel il évolue sur le terrain. Depuis presque un an, le milieu de terrain breton est l’un des plus brillants talents de la Ligue 1, Le Fee a permis au Lorient de se mêler à la lutte pour une place en Europa League, une hypothèse qui est également corroborée par les paris sur la Ligue 1 élaborés par les bookmakers bwin.
Un joueur avec des caractéristiques uniques, qui participe au jeu comme un directeur et termine avec l’imagination d’un trequartiste. Il peut commencer soit en tant que milieu central, soit en tant que trequartiste, mais la variété de ses mouvements et de ses choix est toujours très large.
Le Fée aime jouer de manière dynamique. Il se baisse pour prendre le ballon au demi-arrière ou aux défenseurs, puis avance en conduction ou avec des triangulations jusqu’au trois-quarts. Il a une vision particulière du jeu, même sur de longues distances : s’il est libre de lever la tête, il essaie toujours le filtre bas derrière la défense. Son physique est svelte, mais en conduction il est difficile à arrêter grâce à son agilité et son contrôle du ballon.
Le Fée joue avec des manches longues, un détail qui n’a aucune importance sur le terrain, mais qui est toujours important pour l’œil : d’une certaine manière, les petits milieux de terrain qui utilisent des manches longues ont toujours l’air plus calmes et plus gracieux que les autres lorsqu’ils commencent avec le ballon au pied.
A plusieurs reprises, il obtient l’espace nécessaire pour courir après avoir attiré le pressing adverse, ponctuellement battu grâce à sa qualité dans l’axe. Le Fée utilise la même astuce que les grands maîtres du milieu de terrain des générations précédentes : lorsqu’il reçoit, il ralentit, parfois il ne touche même pas le ballon, il attend que les adversaires viennent vers lui.
Puis, tout d’un coup, il les prend par surprise et commence à conduire. Le secret des grands ailiers centraux de ce siècle a été la capacité à alterner parfaitement pause et accélération lors de la conduite du ballon. Enzo maîtrise également ces outils, c’est pourquoi, malgré son petit physique, il parvient toujours à passer à travers les mailles du filet adverse : selon FBref, il se situe dans le 96e percentile pour les dribbles réalisés par 90 minutes parmi les milieux de terrain (1,90).
En ce début de saison, il a été l’un des meilleurs joueurs de Ligue 1, contribuant à hisser une petite équipe comme Lorient à sa cinquième place actuelle. Ses filtrages, ses dribbles et ses contrôles sur les talons sont sûrement parmi les plus belles surprises de la dernière année de football en Europe.
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