Tony Estanguet fait évidemment partie des principales personnes qui ont fait des Jeux Olympiques de Paris 2024 un succès historique. Le triple champion olympique de canoë slalom (à Sydney en 2000, Athènes en 2004 et Londres en 2012) a été à l’origine même de l’aventure Paris 2024 en collaborant avec le Comité français du sport international. Puis il a été co-président de la candidature officielle en 2015 et, à partir de septembre 2017, président du comité d’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024. Un job à plein temps d’une extrême importance au vu des enjeux.
Le céiste venu de Pau a accordé une interview au magazine Psychologies et est ainsi revenu sur les nombreuses années qui l’ont éloigné de sa femme et de ses trois enfants. « C’est la partie la plus difficile à gérer. Ça a été dur pour moi, pour mes fils, pour ma compagne, pour tout le monde. Pour le coup, tout notre équilibre a été chamboulé », explique ainsi Estanguet, qui a trois fils, désormais âgés de 11, 13 et 17 ans, qui, « longtemps, n’ont vu que les contraintes » de la mission de leur père.
Tony Estanguet: « À la toute fin, ils m’ont dit qu’ils étaient fiers de leur père »
« Mes plus gros doutes étaient de cet ordre-là: est-ce que ça vaut vraiment la peine de sacrifier du temps familial pour une aventure professionnelle, aussi belle soit-elle ? », lance le Palois de 47 ans, qui a perçu une rémunération de 270 000 euros brut par an justifiant son investissement XXL. Tony Estanguet a pu emmener sa famille en vacances mais les séjours furent peu nombreux et brefs: « J’ai essayé de préserver la qualité de nos moments, à défaut d’en avoir en quantité. On est partis en famille à Oman, au Cap-Vert: c’était court mais intense ».
Après les JO franciliens puis les Paralympiques (28 août-8 septembre 2024), Tony Estanguet a enfin pu rendre son tablier avec le sentiment du devoir accompli. Le triple champion olympique est devenu l’un des chouchous du public français durant les Jeux, mais il retiendra surtout l’avis de ses enfants. « À la toute fin, ils m’ont dit qu’ils étaient fiers de leur père et on a eu des moments de partage très forts. Au fond, je crois que ça nous a rapprochés », conclut ainsi celui qui a été le porte-drapeau de la délégation française aux JO de Pékin en 2008, dans Psychologies Magazine.