Evidemment, c’est quelque peu inaperçu lors de cette journée incroyable et pas loin d’être historique pour cette équipe de France auteur d’un triplé incroyable sur le sprint d’Oberhof au lendemain de la victoire, elle aussi prodigieuse, de Paula Botet pour son retour en Coupe du monde. Pourtant, Fabien Claude, l’un des trois Bleus montés vendredi en Allemagne sur ce podium cent pour cent tricolore, a signé en terminant deuxième de ce premier rendez-vous de 2025, lui qui avait surtout la réputation avant vendredi de briller essentiellement sur la poursuite l’une de ses plus belles performances en Coupe du monde. Le Vosgien ayant déjà terminé 2eme, il a égalé là son meilleur résultat à ce jour. Ravi, le trentenaire, interrogé sur La Chaîne L’Equipe, retenait toutefois surtout la masterclass d’équipe – « Je suis assez content de la performance collective du jour » – lui qui n’avait encore jamais goûté à ce plaisir depuis ses débuts.
Claude : « Récompensés du travail que l’on met en place tous les jours »
« Un triplé, ça faisait un moment qu’on ne l’avait pas fait. Et c’est le premier dans lequel je suis, donc c’est vraiment cool de revoir des photos plusieurs années après. On kiffe, tout le monde a le sourire, c’est trop bon ! », se réjouissait le natif d’Epinal, qui voyait dans cette journée faste pour les Bleus le résultat des progrès accomplis ces deux dernières années. « Il y a deux ans, on avait souhaité redonner un coup en avant pour cette équipe, même si certains ne l’ont pas compris (…) Et aujourd’hui, on est récompensés du travail que l’on met en place tous les jours et de ce que l’on fait avec les coachs », analysait Claude, sans oublier de tirer son chapeau aux travailleurs de l’ombre de la sélection. « Les techniciens ont eux aussi réhaussé le niveau par rapport à certaines courses (…) Cette année, on a tout qui roule. » Et pour rouler, cela a roulé pour le grand frère d’Emilien, qui a d’ailleurs puisé vendredi sa motivation dans la performance de son cadet. « J’étais dans l’aire de départ et quand j’ai vu que mon petit frère Emilien avait fait zéro-zéro, j’ai regardé les kinés et j’ai dit : « A moi de faire zéro-zéro maintenant et le plan sera bien rempli. »
Claude : « J’ai réussi à trouver deux fois le chemin des filets »
Le plan s’est finalement avéré plus que parfait, avec un 10 sur 10 sur le pas de tir pour celui qui n’avait pas toujours connu autant de réussite dans le domaine. Ce qui n’était pas pour lui déplaire. « C’est top ! De toute façon, il n’y a pas de secret. En biathlon, il faut mettre les balles (rires) (…) J’ai réussi à trouver deux fois le chemin des filets sur le sprint, on va dire (rires). C’est cool ». D’autant plus cool qu’après pareille démonstration sur le sprint, la France et ce Fabien Claude venu s’intercaler sur le podium entre Quentin Fillon Maillet et Emilien Jacquelin et jamais avare de métaphore empruntées au ballon rond peuvent légitiment espérer refaire le coup sur la poursuite. Même si l’expérience du 2eme du jour l’amène à ne pas se voir trop beau. « C’est autant possible qu’il n’y ait aucun Français sur le podium (…) On va tout faire mais en biathlon, rien n’est jamais acquis (…) Il va falloir remettre les balles au fond. « Mais ça va être une belle bataille », promet l’un des héros de ce sprint d’Oberhof que les Bleus ne sont pas près d’oublier.