Après les feuilletons bien peu glorieux et dramatiques pour certains de cet été et dont Florian Grill « ne (veut) rien oublier », la somptueuse tournée d’automne qui s’est achevée vendredi dernier par un troisième succès en trois matchs pour les Bleus, contre l’Argentine, est survenue comme une véritable éclaircie pour ce rugby français encore marqué par ces nombreuses affaires ayant obligé la FFR à réfléchir aux côtés de Fabien Galthié à une nouvelle charte comme à un nouveau cadre de vie. « (Les deux) ont été mis en place ont été très respectés et surtout assimilés mais surtout, cela n’a pas été descendant (…) Cela a porté par les équipes, qui ont compris qu’il y avait là un enjeu », se réjouit un Grill qui porte un large sourire en bandoulière à la sortie de cette tournée du XV de France particulièrement réussie. Aux yeux du patron du rugby français, elle a donné lieu à un succès total. Que l’on parle de résultats (avec un carton plein d’Antoine Dupont, de retour au XV, et ses coéquipiers, vainqueurs notamment des All Blacks), de comportement du public au stade (« La valeur cardinale numéro 1 que l’on a dans le rugby, c’est le respect, et là, ils ont démontré ça. C’est le rugby tel qu’on l’aime et c’est la raison pour laquelle les parents mettent leurs enfants dans les écoles de rugby. C’est l’apprentissage du respect et franchement, il a été incarné par le public et magnifiquement »), d’impact et d’audience (« Pour le match contre la Nouvelle-Zélande, on a fait des points à 8 millions et 300 000 personnes, avec 37% de parts d’audience. Ce sont les gens qui ont regardé le rugby et pas autre chose, donc c’est énorme) ou même de spectacle.
Grill : « Le président de la Fédé néo-zélandaise m’a dit que l’on n’avait jamais honoré le haka comme ça »
Avec notamment cette nouvelle scénographie proposée par la FFR lors des hymnes, et dont Grill n’est pas peu fier. « Le spectacle lumineux en avant-match pour les trois matchs était quelque chose d’incroyablement fou et qui a été adoré, et les images ont fait le tour du monde donc je suis pleinement heureux (…) Le président de la Fédération néo-zélandaise, qui était à mes côtés, m’a dit que l’on n’avait jamais honoré respecté le haka comme ça. » « Je suis incroyablement satisfait des Bleus, des staffs mais également du public, qui a été exemplaire pendant les trois matchs et qui a donné une belle image du rugby. Je suis également incroyablement satisfait de toutes les équipes de la Fédération française de rugby », n’a pas caché le président de la FFR, récemment réélu. L’ex-homme fort de la ligue d’Ile de France, interrogé dimanche soir sur RMC dans le cadre du « Bartoli Time », voit dans la réussite intégrale de cette tournée d’automne un réel motif d’espoir, lui qui rêve de faire bouger les frontières et de voir le rugby (2 000 clubs) prendre la place du football (13 000 clubs) dans le cœur des Français. Grill est certain d’être sur la bonne voie.
Grill : « Il n’y a pas de raison que le rugby français ne soit pas dominant dans le rugby mondial »
Ce qu’il vient de se passer laisse même penser au successeur de Bernard Laporte que la France peut s’installer au sommet du rugby mondial. « Le potentiel est immense et il y a un matériau exceptionnel, à la fois chez les filles et chez les garçons. Si on travaille bien et intelligemment main dans la main, si l’on s’écoute et que l’on œuvre sur la régénération des joueurs, il n’y a pas de raison que le rugby français ne soit pas dominant dans le rugby mondial, à la fois chez les filles et chez les garçons. » Le Parisien y croit dur comme fer. « On a les bonnes personnes aux bons endroits, il faut juste travailler, respecter un cadre de vie qui contribue à la performance et s’inspirer de ce que font les 2 000 clubs de rugby français, qui mènent des combats qui ne sont pas juste sportifs mais éducatifs et citoyens. »