En deux ans, près de 650 fouilles au corps ont été réalisées, en particulier sur des adolescents noirs. Dans 23% des cas, elles ont été faites sans la présence d’un adulte comme c’est requis par la loi.
Les résultats d’une pratique “perturbante”
Tout est partie de l’émoi provoqué par une affaire remontant à plus de deux ans, la fouille intégrale d’une adolescente noire de 15 ans en 2020. La commissaire à l’enfance, Rachel De Souza, avait alors demandé à Scotland Yard un rapport à ce sujet, rapport rendu public ce lundi 8 août et qui accable la police londonienne notamment.
Entre 2018 et 2020, environ 650 jeunes de 10 à 17 ans ont été soumis à ce type de fouilles à corps, selon les chiffres rendus publics lundi. 58 % d’entre eux ont été décrits par les policiers comme étant noirs, et plus de 95 % étaient des garçons. De plus, dans 23 % des cas, la fouille a eu lieu sans la présence d’un adulte tiers, comme c’est pourtant requis par la loi sauf urgence.
Une absence de poursuite pour la moitié des fouilles
Dans plus de la moitié des cas, ces fouilles n’ont débouché sur aucune poursuite amenant la commissaire à l’enfance a déclaré qu’elles ne sont peut être ni “justifiées ni nécessaires dans tous les cas”. Rachel de Souza s’est dite ” profondément choquée” par le “nombre d’enfants qui sont soumis chaque année à cette pratique intrusive et traumatisante” et “profondément préoccupée” par la disparité ethnique mise au jour.
En réponse, la police de Londres a indiqué qu’elle “progressait rapidement dans ses travaux” pour que “les enfants qui sont l’objet de ses pratiques intrusives soient traités de manière appropriée et respectueuse“.
Les suites d’un premier scandale
Le sujet des fouilles au corps a fait irruption au Royaume-Uni après une fouille infligée à une adolescente noire de 15 ans dans l’infirmerie de son école en 2020.
La fouille en question avait été menée par deux policières, sans la présence d’un adulte tiers et alors que l’adolescente avait ses règles. La jeune fille, soupçonnée à tord d’avoir dissimulé du cannabis, a été profondément marquée par cette affaire, laquelle aboutira sur plusieurs manifestations. Un rapport des services de la protection à l’enfance avait conclu en mars qu’une telle fouille n’aurais “jamais” du avoir lieu et que “le racisme a vraisemblablement été un facteur qui a influencer la décision” de la mener.
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