« Fuck », les pilotes se rebiffent contre la FIA

Voilà près de trois ans que Mohammed Ben Sulayem a pris la présidence de la Fédération internationale de l’automobile (FIA), chapeautant ainsi depuis lors la discipline reine des sports mécaniques, la Formule 1. Rapidement, l’intéressé a voulu instaurer de nouvelles règles, quant à la bienséance des pilotes notamment. Et de marteler tout récemment encore que cette vitrine de la FIA qu’est la F1 devait « établir une différence entre le sport mécanique et le rap ». Cela pour rappeler à l’ordre les acteurs du circuit mondial quant à leur attitude en public.

Bien évidemment, ces mots sont mal passés auprès des pilotes, des protagonistes qui ne supportent plus du reste d’être infantilisés et systématiquement condamnés à des amendes en cas de manquements verbaux notamment. Dernièrement à Singapour, Max Verstappen par exemple en a fait les frais pour un « fuck » lâché devant la presse. Même chose pour Charles Leclerc, qui doit s’acquitter d’une sanction de 5000 euros pour pareille interjection.

Le président de la FIA directement interpellé

Alors qu’ils ne font que rarement plume commune, les pilotes réunis en association – la Grand Prix Drivers’ Association (GPDA) – se sont fendu d’un communiqué pour interpeller la FIA. « Il y a une différence entre les jurons qui insultent et les jurons plus communs, tels que ceux qu’on pourrait utiliser pour parler du mauvais temps, d’un objet comme une voiture de Formule 1, ou d’une situation de pilotage », soulignent-ils.

 

Et d’épingler le président même de l’instance internationale, Mohammed Ben Sulayem. « Nous demandons au président de la FIA de réfléchir à son propre ton et à son propre langage lorsqu’il s’adresse à nos pilotes membres, ou qu’il parle d’eux. En outre, nos membres sont des adultes, ils n’ont pas besoin de recevoir des instructions par l’intermédiaire des médias, sur des sujets aussi futiles que le port de bijoux ou de caleçons. » Enfin la GPDA s’interroge sur l’usage des amendes régulièrement collectées: « Au cours des trois dernières années, nous avons demandé au président de la FIA de partager les détails et la stratégie concernant la manière dont les amendes financières de la FIA sont allouées et les fonds dépensés ». Pas encore une révolution, mais une petite révolte tout de même.