Gaba: « J’ai toujours voulu gagner »

Joan-Benjamin Gaba, quand, comment et pourquoi as-tu débuté le judo ?
J’ai commencé le judo étant petit. C’est ma mère qui m’a mis au judo, parce que j’étais un peu turbulent, donc elle m’y a mis pour que je marche droit. J’étais au club de Trappes à l’époque, et après j’ai déménagé et j’ai continué au club de Sèvres.

A quel moment a-t-on découvert ton potentiel ?
C’était à Brétigny, au Pôle Espoir Île-de-France, là où j’ai rencontré Maxime-Gaël Ngayap Hambou. J’ai tout de suite kiffé parce que j’étais avec des gens super… Ça m’a apporté beaucoup d’éléments de ma personnalité, le fait d’avoir la tête dure, parce que ce qu’on vit au judo, c’est fort !

D’où te vient cette soif de victoire ?
J’ai toujours voulu gagner, dans l’absolu, mais après il faut être conscient de ses capacités et des fois, à un certain âge, j’avais pas forcément le niveau de gagner. Ma première compétition de haut niveau, c’était les Championnats de France cadets, où j’ai fait troisième.

Gaba : « Ma défaite aux Championnats d’Europe juniors m’a beaucoup marqué »

Quels sont les moments de doute que tu as vécus ?
J’ai commencé à sortir très jeune en seniors et donc j’ai affronté des adversaires qui étaient tout simplement meilleurs que moi sur le moment, donc forcément ça met du temps de combler l’écart entre les gens qui sont déjà en place et moi. J’ai le souvenir des moments les plus durs de ma carrière, c’était aux Championnats d’Europe juniors, une défaite qui m’avait beaucoup marqué parce que j’étais favori de la compétition, j’étais numéro un mondial en junior et j’avais perdu au premier tour. Il y avait eu les Championnats d’Europe à Montpellier, l’année dernière où j’ai perdu au premier tour aussi. C’était l’année avant les Jeux, donc là c’était la course à la qualification. Ça tombait mal…

Sur quoi t’es-tu appuyé pour vaincre ces doutes ?
Je suis très proche de ma famille, mon frère, mon cousin avec qui je peux parler. Maxime-Gaël Ngayap Hambou, qui est là aussi. Sinon, en vrai, on ne peut qu’essayer de se relever. Deux semaines après les Championnats d’Europe où j’ai perdu, il y avait les Championnats de France. Comme je les ai gagnés juste après, ça m’a permis de tourner la page assez vite.

Comment as-tu vécu les Jeux Olympiques de Paris 2024 ?
Quand j’ai été sélectionné, j’étais un peu dégoûté. Je n’étais vraiment pas satisfait de ma qualification parce que pour moi mes performances n’étaient pas d’un bon niveau. Pour moi ce n’étaient pas les performances de quelqu’un sélectionnable au jeu. J’étais le meilleur de la catégorie à l’instant T mais parce qu’elle avait un faible niveau à l’international en réalité et moi je ne me voile pas la face. J’étais très conscient que ma qualification n’était pas par la grande porte.

Gaba : « Cette médaille d’argent, c’est une fierté »

Comment s’est déroulée ta compétition individuelle ?
Je n’étais pas prédestiné dans la tête du grand public ou des connaisseurs du judo à faire un podium ce jour-là. C’est dans ces moments-là qu’on montre qu’on a la tête dure. Et peu importe si les gens pensent que tu vas perdre, si toi tu sens que tu as les capacités, tu peux tout simplement. Et j’ai vraiment tout fait pour gagner. J’aurais pu gagner d’ailleurs, je le sais, et j’espère que la prochaine fois je gagnerai. Cette médaille d’argent, c’est une fierté, c’est quelque chose qui vient récompenser un travail de plusieurs années et il y a plein de gens qui travaillent tout autant que moi pendant des années qui n’ont jamais cette médaille donc forcément c’est quelque chose qui vient un peu me soulager, parce que je sais que je l’ai déjà celle-là.

Et la compétition par équipes ?
Je prends ça un peu comme une compétition individuelle parce qu’il n’y aura personne pour m’aider sur le tatami quand je serai seul face au mec, même si c’est les équipes. Après il y a aussi cet aspect de : je ne veux pas être responsable de la défaite de l’équipe. Je ne peux pas craquer, impossible. Ça c’est sûr que ça joue. Pour moi, on allait gagner une fois que j’ai gagné mon combat, j’en étais sûr… Clarisse Agbegnenou, je me doutais qu’elle allait remonter. Et après, à la roulette, pour moi, on allait gagner à partir du moment où ça a été Teddy Riner.

Quel bilan dresses-tu de tes premiers JO ?
Les Jeux à Paris, ce n’était qu’une fois, je ne pense pas qu’on retrouvera une ferveur telle que celle-ci. Donc forcément, ça va me manquer, mais après, là, actuellement, je n’ai pas mon cadre à l’INSEP et c’est mon objectif d’avoir mon cadre à l’INSEP le plus vite possible.

Interview réalisée par Thomas Mico

Découvrez cet épisode ainsi que les autres vidéos de la série « Origines » en intégralité sur Sport en France.

La chaîne TV Sport en France est accessible gratuitement sur : Orange (174) | Bouygues (192) | FREE (190) | SFR (129) | CANAL+ (78 ou 109 et via myCANAL) | Molotov | MyTvchain | Samsung TV | Twitch | Youtube | Dailymotion | Application Mobile : App Store & Google Play | www.sportenfrance.com. Hors réception satellite