Gaël Monfils a fini par craquer

A bientôt 38 ans (il les aura le 1er septembre), Gaël Monfils a tout vu et tout connu dans le tennis. Toutefois, la journée qu’a vécue le vétéran français, vendredi à Cincinnati, est venue s’ajouter à tous ces moments assez fous qui font de la carrière de « La Monf’ » une trajectoire à part et riche en péripéties. Le 46eme mondial avait commencé sa journée en revenant sur le court pour poursuivre son match entamé la veille contre Carlos Alcaraz mais interrompu par la pluie alors que notre représentant le plus âgé du circuit semblait bien parti pour pousser le numéro 3 mondial à une troisième manche.

Malgré la perte du premier point disputé après la reprise de la rencontre dans ce même jeu décisif du deuxième set (« Ce que j’ai aimé, c’est que j’ai été courageux sur le point suivant. Je lui ai montré que j’allais être présent. Ce tie-break était très mental et j’étais content de m’en sortir. Après, j’ai bataillé sur tous les points », explique l’intéressé dans L’Equipe), « La Monf » a provoqué un petit tremblement de terre en faisant chuter le vainqueur de Roland-Garros et Wimbledon, certes auteur là, selon ses propres dires du « plus mauvais match de sa vie » (NDLR : Il en a d’ailleurs brisé sa raquette de rage). Après-coup, Monfils, néanmoins très fier de son exploit, avait conscience que la surface n’avait pas rendu service, il faut bien le dire, à l’Espagnol.

Monfils : « Le deuxième set contre Rune, j’ai failli le laisser passer »

« La surface est très rapide et il ne s’est pas toujours bien adapté. Il a moins de réussite et j’en ai beaucoup. C’est dur pour lui, même si je ne veux pas m’enlever du crédit. » L’ancien numéro 6 mondial n’avait encore rien vu cependant. Car l’organisation (et surtout ce match contre Alcaraz joué sur deux jours) l’ont obligé à affronter Holger Rune, autre gros morceau, seulement quelques heures après sa victoire contre Alcaraz. Monfils a tenu un set contre le Danois, avant de lâcher, à bout de force et de souffle.

« Je n’ai pas eu le temps de redescendre, j’ai l’impression que j’étais tout le temps au taquet. Contre Holger, ça a été tout de suite un combat en plus. Le deuxième set, j’ai failli le laisser passer », explique le Français avec du recul, et surtout beaucoup de fatigue pour celui qui avait déjà fini son duel contre Alcaraz sur les rotules. Difficile dans ces conditions d’imaginer faire également tomber Rune. « J’étais bien entamé. A la fin, c’était dur. J’avais envie de rester au corps à corps, mais je sentais que ça revenait dur. Je sentais que je lui faisais moins mal. »