Après dix années de bons et loyaux services, Antoine Griezmann a décidé de raccrocher ses crampons tricolores. A 33 ans. Lancé dans le grand bain en mars 2014 contre les Pays-Bas, l’attaquant polyvalent qui évoluait alors dans les rangs de la Real Sociedad posait là la première pierre d’un édifice de 137 sélections, pour 44 buts marqués et 30 passes décisives. Il sera apparu une dernière fois en bleu contre la Belgique, le 9 septembre dernier, pour petites 18 minutes.
« C’est avec une profonde émotion que je vous annonce ma retraite en tant que joueur de l’équipe de France. Après dix années incroyables, marquées par des défis, des succès et des moments inoubliables, il est temps pour moi de tourner une page et de laisser place à la nouvelle génération. Porter ce maillot a été un honneur et un privilège », a écrit ce lundi en guise d’adieux sur les réseaux sociaux le champion du monde 2018. L’un des joueurs iconiques de l’ère Didier Deschamps.
L’épisode mal digéré du brassard
Pourquoi une telle décision ? Brutale en apparence, cette dernière aura été pourtant mûrement réfléchie. Dès mars 2023 et le choix par le sélectionneur de confier le capitanat jusqu’alors dévolu à Hugo Lloris à Kylian Mbappé, Antoine Griezmann a dû prendre sur lui pour faire bonne figure, un tantinet vexé par cet arbitrage de Didier Deschamps. Un sentiment de déclassement qui n’a fait que croître durant l’Euro 2024, où l’intéressé a été le premier cadre à payer les pots cassés, laissé sur le banc contre la Pologne en poule et contre l’Espagne en demie.
« Au sortir de l’Euro 2024 où il avait vu son statut chahuté, il avait commencé à s’interroger. Il se demandait s’il avait encore envie de revenir lors des séquences internationales, relancer la machine et se projeter vers une nouvelle compétition sans savoir s’il jouissait toujours de la même considération de la part du sélectionneur », souligne le journaliste de L’Equipe Damien Degorre ce lundi. Le rassemblement de septembre l’a conforté dans cette idée finalement.
Un cadre tricolore moins amical
Titulaire contre l’Italie, le Matelassier initialement ne devait pas l’être – et c’est sur le banc qu’il a débuté le deuxième match de cette trêve internationale face à la Belgique. Hors du terrain, Antoine Griezmann a du reste vu ses plus proches partenaires s’évaporer au fil des mois: les Paul Pogba, Hugo Lloris et Olivier Giroud. Tout sauf anodin pour un joueur qui fonctionne avant tout à l’affect.
Après avoir pris sa décision et l’avoir partagée avec sa femme et sa sœur ces derniers jours, le meilleur passeur de l’histoire de l’équipe de France – par ailleurs recordman du nombre de capes consécutivement endossées (84, entre août 2017 et novembre 2023) – a choisi d’officialiser la nouvelle à quelques jours du rassemblement d’octobre et des matches de Ligue des nations à venir contre Israël et les Diables rouges belges. Non sans en avoir informé Didier Deschamps au préalable.