Grosse angoisse sur le Vendée Globe

Le rythme ne faiblit pas en tête du Vendée Globe. De plus en plus confortablement installé dans son fauteuil de leader, Charlie Dalin mène la course avec désormais près de 180 milles d’avance sur son dauphin, Sébastien Simon. Une avance qui a donc doublé en à peine 24 heures. Le skipper de Macif Santé Prévoyance restait néanmoins en alerte alors qu’il se battait toujours avec une sévère dépression à ses basques.

« C’est assez tonique mais ça ne se passe pas trop mal. Je suis un peu fatigué parce que le vent a été assez instable toute la nuit, avec des rafales à plus de 30 nœuds. J’ai aussi dû gérer les hauts fonds de Kerguelen. Là ça mollit un peu donc j’ai renvoyé de la toile. Je progresse vers l’Est à bonne allure. Je suis un peu plus rapide que mes routages donc ça c’est cool », a-t-il ainsi expliqué, ajoutant : « Mais on est loin du compte encore ! Il faut que ça tienne encore pas mal de temps. Encore 24 heures comme ça. Si j’arrive à faire ça, quand je vais me faire rattraper par le vent fort, il sera moins fort. Je cavale. Je sais que chaque mètre de gagné vers l’Est, c’est un peu moins de mer et un peu moins de vent quand je me ferai rattraper. Je fais la course avec la dépression. »

« Magnifique et hyper angoissant »

Derrière, le reste de la flotte n’est pas épargnée non plus. En atteste le témoignage de Tanguy Le Turquais, 18e au classement, à la barre de Lazare. Les conditions sont telles que le marin a été victime d’un petit mal de mer. « Je pense que c’est lié en partie à l’état de la mer et à un peu de stress parce que je suis en train de découvrir ce que c’est les Mers du Sud », a-t-il confié.

« J’ai toujours cru que j’étais un marin avec un peu d’expérience, et aujourd’hui je me suis aperçu que je n’étais jamais vraiment sorti de mon jardin, et là c’est un truc de malade, a-t-il renchéri. J’en prends plein les yeux. La mer c’est n’importe quoi, ce n’est pas rangé du tout cette histoire, la houle est raide, ça déferle, c’est dans tous les sens, le ciel est rempli de nuages noirs, c’est un mélange à la fois magnifique et à la fois hyper angoissant. »