Entre mythe et réalité, ce qui est sûr, c’est que ce monstre à l’esprit sadique et malade était bien le premier vrai tueur en série américain. Portrait du propriétaire du « Château » de l’horreur : H.H.Holmes.
H.H.Holmes, de son nom de naissance, Herman Webster Mudgett, a vu le jour dans le New Hampshire en 1860. Il grandit dans un climat familial instable et très stricte. Entre son alcoolique de père et sa mère qui était une fervente croyante de l’église catholique, il reçoit, avec ses trois frères et sœurs, une éducation religieuse d’une autorité draconienne.
Extrêmement craintif et timide, le tueur en série en couche culotte, était durement harcelé par ses camarades de classe. Il avait développé une peur viscérale du milieu médical et notamment du généraliste de sa ville. C’est pourquoi ses harceleurs l’ont enfermé, des heures durant, dans le cabinet de ce médecin, alors qu’il était tout juste âgé de cinq ans… Le temps passant prisonnier, en compagnie du squelette de la salle de consultation, transforme sa phobie en véritable fascination pour la beauté de cette ossature inanimée.
Le souvenir de cet instant ne quitta jamais le petit garçon qui se mit progressivement à adopter un nouveau visage, plus diabolique, et à nourrir une obsession malsaine pour la mort… En société, il apparaissait comme l’enfant parfait : sage, poli, plein de charme et adroit de paroles. À l’écart des autres, il commença à tuer et torturer des animaux pour assouvir sa soif de sang et sa curiosité morbide.
Un escroc polygame et vicieux
En parallèle de ses activités macabres, le jeune homme grandit et obtient son diplôme en pharmacie. Son diplôme de médecin, lui, est entièrement falsifié et lui permet de mettre en place des escroqueries, toutes plus ingénieuses et glauques les unes que les autres. C’est à cette époque d’ailleurs, qu’il échange son vrai nom pour le surnom sous lequel il est désormais tristement célèbre : H.H.Holmes.
Il va par exemple, avec l’aide d’un complice, contracté une assurance-vie à son nom, puis maquiller un cadavre qu’il a acheté pour faire croire à la police que celui-ci est mort dans un accident et toucher la somme de l’opération. Arnaque qu’ils répéteront bon nombre de fois…
Escroc accompli, il parvient même à prendre la place d’un pharmacien nommé Holton, à sa mort d’un cancer. Il achète les parts du défunt par mensualités à sa femme, qui va mystérieusement disparaître. Holmes ne payait plus ses dettes, c’est donc tout naturellement qu’il s’est débarrassé de la pauvre Mme.Holton et il dira à quiconque la chercherait qu’elle était partie en voyage sans donner d’adresse…
Belhomme aux charmes ravageurs, Holmes multiplie les conquêtes, y compris alors qu’il est marié à sa première épouse Clara A. Lowering et mère de son premier enfant Robert. Il épousera donc également Myza Z. Belknap, en 1887 avec qui il aura sa fille, Lucy. Au fil de ses aventures, il cumulera les mariages et les amantes pour se retrouver avec quatre femmes officielles.
Parmi les 200 victimes présumées du tueur en série, quasiment toutes des femmes, se trouvent quelques des nombreuses maîtresses du monstre.
Le « château » de l’horreur
H.H.Holmes parvient à acheter le terrain, en face de sa pharmacie, qui lui faisait de l’œil depuis des années. Il y fera construire un immeuble aux particularités sordides que les habitants de la ville baptiseront le « château ».
Cette bâtisse, charmante en apparence, renferme en son sein de lourds secrets de construction à faire pâlir les plus fervents amateurs d’histoire d’horreur.
L’hôtel ouvre pour la première fois ses portes à l’occasion de l’Exposition Universelle de 1893. Il est composé de trois étages de 35 pièces chacun, toutes équipées des meilleures technologies du marché de l’époque. Même si cette demeure vend du rêve sur le papier, il n’en est rien pour les pauvres clients qui ont eu le malheur d’y séjourner.
Holmes était le seul à détenir les plans de l’hôtel, qui était un véritable labyrinthe et dont il était le seul à connaître les pièces dissimulées à la vue du public. Il a fait appel à de nombreux architectes pour bâtir le lieu et renvoyait les employés qui étaient en charge de la construction toutes les deux semaines, pour ne pas avoir à les payer et brouiller les pistes. Ainsi, des escaliers sans fin ou qui rejoignaient les murs, de fausses fenêtres, des portes sans issues, des miroirs sans tain… virent le jour dans l’édifice.
Ce « château » lui permettait d’assouvir ses désirs les plus sadiques et il ne manquait jamais de ressources pour mettre au point des stratagèmes, toujours plus cruels et pervers. Il possédait par exemple une « machine à tuer », de sa propre création qui lui permettait de tuer ses victimes à distance. Mais également des fossés d’acides, des chambres ignifugées, deux fours géants, divers poisons de sa composition, des meubles d’écartèlement et une salle d’avortement dont aucun de ses clientes n’a survécu…
Grâce à ses connaissances et contacts, en médecine, le tueur en série gagnait même de l’argent en revendant aux universités les cadavres démembrés et réarticulés de ses victimes ou remportait leur assurance vie qu’il les avait forcé à signer en son nom. Il a donc bâti un réel business grâce à ses crimes.
Il est finalement arrêté, et avoue 27 meurtres, même s’il en aurait réellement commis plus de 200… La police avait déclaré que les cadavres retrouvés dans le sous-sol du « château » était dans un tel état de décomposition et trop gravement démembrés pour en connaître le nombre exact…
Il est finalement pendu en 1896 et sa dernière déclaration aux journalistes de l’époque fut la suivante : « Je suis né avec le diable en moi. Je ne peux nier que je suis un assassin, pas plus que le poète ne peut nier l’inspiration qui le pousse à chanter ».
Malheureusement entre réalité et mythe extrapolé, il est dur de déterminer le vrai du faux… Les journalistes avait par exemple payé à Holmes, une somme conséquente, à l’époque du procès, et c’est suite à ça qu’il aurait avoué ses crimes. Il se perdait dans le récit de ses meurtres et tantôt plaidé innocent, tantôt possédé par le diable lui-même. Alors il est difficile de savoir la vérité sur le nombre exact de victimes que Holmes a laissé derrière lui, bien qu’on soit sûr qu’il ait été le premier tueur en série américain… Les légendes qui lui sont attribuées, comme le fait qu’il serait peut-être le véritable Jack l’Éventreur, brouille les pistes et font du travail des enquêteurs un véritable jeu de piste.
Corps exhumé
Le tueur avait demandé à être enseveli sous deux tonnes de béton après son exécution afin que son corps ne puisse jamais être soumis à une autopsie. Mais les rumeurs datant de plus de cent ans, persistaient sur le fait qu’il n’est jamais vraiment été enterré et que ce ne serait pas son cadavre dans ce cimetière de Pennsylvanie…
Pour les faire taire et prouver que Holmes gisait bien six pieds sous terre, les descendants du célèbre tueur ont voulu exhumé son corps. Un juge l’a autorisé en 2017 et c’est ainsi que la dépouille d’Holmes, parfaitement conservée dans la dalle, a revu le jour. Ses vêtements et sa moustache légendaire étaient intacts et donnaient à voir un spectacle des plus macabres.
Même si les chercheurs n’ont pas réussi à l’identifier avec l’ADN, ils sont parvenus à le faire grâce à sa dentition. N’en déplaise aux esprits conspirationnistes, le seul et unique Holmes était bel et bien mort le jour de son exécution !
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