La Formule 1 ne sera pas le seul sport automobile à reprendre ses droits ce dimanche : c’est le cas outre-Atlantique avec le Grand Prix de St. Petersburg (Floride) qui lancera la saison 2023 d’IndyCar. Parmi les pilotes, Simon Pagenaud (Meyer Shank Racing) et Romain Grosjean (Andretti) sont présents.
Après une intersaison de six mois, l’IndyCar reprend du service ce dimanche sur les rues floridiennes de St.Petersburg. Considérée comme la plus grande discipline de courses de monoplace aux Etats-Unis, elle fût témoin du deuxième titre de Will Power (Team Penske) l’an dernier, qui en a profité pour battre le records de pole positions dans son histoire (68). De quoi donner du fil à retordre aux 26 autres pilotes inscrits pour cette saison 2023, qui se donnent rendez-vous du 5 mars au 10 septembre prochain pour tenter de succéder à l’Australien qui remet son titre en jeu.
17 courses seront programmées avec un calendrier identique de la saison précédente à l’exception du Grand Prix de Détroit, qui connait un changement de tracé. La fameuse course ovale des 500 Miles d’Indianapolis sera évidemment de la partie, le 28 mai prochain.
Dans la liste des 27 pilotes engagés tout au long de l’année (un record depuis 2011), la compétition retrouve ses habitués : les vétérans Scott Dixon (Chip Ganassi), Josef Newgarden (Penske) ou encore Hélio Castroneves (MSR) seront de la partie, tout comme les jeunes Colton Herta (Andretti), Pato O’Ward, (Mclaren) ou Alex Palou (Chip Ganassi) qui n’en sont pas à leur première expérience avec le châssis de l’IndyCar, plus lourd et plus complexe à piloter qu’une monoplace européenne. En revanche, quatre rookies feront leurs débuts : Benjamin Perdersen (AJ. Foyt), Marcus Armstrong (Chip Ganassi), Agustin Canapino (Juncos) et Sting Ray Robb (Rick Ware Racing).
Mais encore, pour notre plus grand plaisir, nous retrouverons évidemment nos deux pilotes Français. Simon Pagenaud s’apprête à disputer sa douzième saison en IndyCar, alors que Romain Grosjean, ex pilote F1 chez Lotus et Haas, entame sa troisième année dans la catégorie américaine.
Une revanche à prendre !
Petit coup d’œil dans le rétroviseur, car il faut rappeler que leur campagne 2022 n’a pas été d’une grande satisfaction : Chacun a rejoint une nouvelle équipe, les forçant à repartir sur de nouvelles bases. Dès la troisième course, Grosjean est monté sur le podium à Long Beach avec Andretti mais il terminera 13ème du championnat avec seulement trois arrivées dans le top 5, et un accrochage malheureux à Nashville alors qu’il avait la voiture parfaite ce week-end là.
Pour Simon Pagenaud et Meyer Shank Racing, c’était encore plus compliqué. Son podium remarquable lors du Grand Prix GMR en mai dernier a été sa seule arrivée dans le top 5, et a subi des problèmes avec la voiture en deuxième partie de saison, ce qui a déçu le Champion 2016. »On finit 15e, ce qui est décevant puisqu’on a un potentiel qui était d’être 8e, on l’était à mi-saison, malheureusement on a eu beaucoup de problèmes mécaniques en fin de saison qui ont fait qu’on s’est écroulés au classement et ca ne montre pas notre potentiel. » nous avait-il confié en fin d’année.
Mais à l’heure d’aujourd’hui, les comptes sont repartis à zéro et c’est une nouvelle saison pleine d’espoirs que les deux hommes sont sur le point de commencer : Si il y’a bien une bonne nouvelle pour débuter l’année, c’est qu’ils ont été très satisfaits du travail de leurs voitures respectives pendant l’hiver. Ce qui nous donne envie de voir ce que ca va donner !
Deux questions pour Romain Grosjean
Nous avons pu échanger rapidement avec le pilote Andretti à l’occasion des IndyCar Content Days en février dernier. L’occasion de parler aussi de son retour en Endurance, puisqu’il s’engagera avec Lamborghini dès 2024 en LMDh.
Bonjour Romain, bravo pour votre 4ème place aux 24 Heures de Daytona dans votre catégorie ! Pouvez-vous nous raconter vos impressions sur ce super week-end, et la Lamborghini ?
Une super impression et une très bonne ambiance ce week-end. Je suis très content de redécouvrir l’Endurance et le partage de la voiture avec les coéquipiers. Je crois que c’était l’édition des 24H Daytona la plus suivie, donc c’est fantastique ! On a fait un bon travail sur la Lamborghini avec une voiture toute neuve, même si la BoP (balance de performance) n’était pas en notre faveur. En revanche, on a tenu 24 heures sans problèmes de fiabilité, donc c’est une belle base de travail pour le futur.
Cette année marque votre troisième année en IndyCar, la seconde avec Andretti Autosport. Quels sont vos objectifs, et est-ce que vous avez réglé les problèmes que vous avez rencontré avec la voiture l’année dernière ?
Je pense qu’on a bien travaillé sur l’hiver. On a bien avancé en se concentrant sur ce qu’on pouvait faire, et comment on pouvait améliorer l’équipe, les pilotes et les stratégies.
L’objectif pour la saison, c’est de gagner des courses et d’être en position pour jouer le titre à la fin, comme on s’était dit ce qu’on voulait faire avec Andretti. Maintenant pour arriver à ça, il faut qu’on ait un bon niveau de performance sur tous les types de circuit.
Cinq questions pour Simon Pagenaud
Simon Pagenaud nous a fait le plaisir de répondre à nos questions à nouveau, juste avant la reprise de la saison.
Bonjour Simon, quel plaisir de discuter avec toi une nouvelle fois ! D’abord, toutes nos félicitations pour ta deuxième victoire d’affilée aux 24h de Daytona. C’est énorme. Peux-tu nous raconter en quelques mots tes ressentis sur ce week-end de fou, la domination remarquable de l’équipage Acura et comment l’équipe est restée focus malgré le gros doute autour de la fiabilité ?
Très honnêtement je me suis régalé lors du développement de ce programme et de cette magnifique Acura, certainement un de mes modèles préféré de la marque. La voiture est très bien née, bien sûr nous avons dû faire beaucoup d’essais et beaucoup d’évolutions sur certaines pièces et surtout au niveau des calibrations électroniques avec les ingénieurs Acura. Une grosse évolution est arrivée en janvier et le potentiel de la voiture s’est révélé.
Au volant ce fut un plaisir de conduite, seul la pole position était un objectif fixé car nous n’étions pas sûrs de la fiabilité sur 24h. David Salters, le président de HPD (les moteurs Honda), nous avait demandé de démontrer la performance de la voiture en qualification, ce que l’écurie a parfaitement accomplie en amont de la course avec cette pôle. Ensuite l’équipe MSR est redoutable sur ce type de course. Je dois dire qu’avec toute l’expérience de l’endurance que j’ai, je suis très impressionné par leur façon de couvrir les bases et de s’assurer que la voiture sera avant tout fiable, performante ensuite, et s’assurer de penser à tous les scénarios mécaniques que l’on pourrait avoir à surmonter. La stratégie est aussi une force et évidemment les deux victoires en 2022 et 2023 le prouvent.
Revenons sur l’IndyCar, comment se sont passés les tests au Thermal Club et quelles sont les données que tu as pu recueillir avec MSR cet hiver ?
Il y a eu beaucoup de travail en coulisse. Nous avons revu la saison précédente avec les deux voitures, Hélio et moi-même. Nous avions des procédures à mettre en place pour progresser et je dirai que nous avons couvert la plupart des priorités. Différents domaines étaient concernés tels que les pit stops, la performance technique des voitures selon les tracés, les performances des pilotes et où nous pouvons progresser, les stratégies, la préparation en amont de chaque course… On n’a pas vraiment de repos pendant l’intersaison, on travaille tout le temps et à Thermal cela faisait du bien de retrouver la piste, de voir l’évolution de l’équipe et valider les décisions prises pendant l’hiver.
La voiture était performante sur ce tracé et dans les conditions météo que nous avions. Avec seulement deux journées d’essais cet hiver, il y a forcément toujours des questions et l’on se doit de donner confiance au simulateur et programmes de simulations. Pour tout dire, je préférerais passer plus de temps en piste que sur le simulateur pendant l’hiver mais le règlement est ainsi.
On a appris que la règle des points doublés aux 500 Miles d’Indianapolis a été enlevée par l’IndyCar, seule celle des points attribués au top 12 en qualif reste intact. Que penses tu de cette nouvelle, fais-tu parti de ces pilotes satisfaits par la suppression de cette règle ? Cette décision peut-elle rendre le championnat encore plus serré ?
Cela m’est complètement égal. Indianapolis est une course à part qui pour moi est hors championnat. C’est la course de l’année où il n’y a qu’un seul vainqueur et 32 perdants. Durant un championnat parfois une 5e place peut avoir la signification d’une victoire. Personne ne se souvient que j’ai fini 3e en 2021 ou que j’ai mené la plupart de la course en 2015. Point simple ou double points, seule la victoire compte à Indy.
A l’heure où je t’envoie ces questions, la saison commence dans un mois jour pour jour (questions envoyées à Simon le 5 février dernier, ndlr). Que fait habituellement un pilote IndyCar pendant tout ce temps après les tests, alors qu’en F1, les pilotes n’ont qu’une semaine et demie entre les essais privés et l’ouverture du championnat ?
Je termine une semaine d’entraînement physique deux fois par jours avec mon coach français, je boucle les derniers aspects logistiques pour le début de saison, voyages, motorhome, emploi du temps, entraînement quotidien sur mon simulateur. Et ensuite je mets l’accent sur mon hydratation, nutrition et sommeil pour être à mon pic de performance physique le 5 mars. Tout cela en parallèle de ma vie privée.
La dernière question est toute simple : pourquoi avoir choisi le numéro 60 sur la voiture ? Est-ce un choix particulier ?
En IndyCar, les écuries ont leur propre numéro, chaque pilote de la série porte le numéro choisi lors de leur inscription au championnat.
Simon Pagenaud et Romain Grosjean vous donnent rendez-vous ce week-end pour suivre le Grand Prix de St.Petersburg, manche d’ouverture de la saison 2023 d’IndyCar, qui sera diffusée dimanche dès 18h15 sur Canal+ Sport.
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