En France, seulement 28% des ingénieurs sont des femmes. Une véritable pénurie dans une formation qui intègre encore mal les femmes.
Jeudi 19 mai 2022, lors de la cérémonie de remise de prix Ingénieuses’22, les femmes ingénieures ont pu partager leurs parcours inspirants et leurs projets innovants.
L’absence des ingénieures
Depuis toujours, les femmes désertent les couloirs des écoles d’ingénieurs. “Trop compliqué”, “des domaines masculins”, “le hardware pour les hommes et le software pour les femmes”… Jacques Fayolle, président de la Conférence des Directeurs des Écoles Françaises d’Ingénieurs (CDEFI), énumère les préjugés et stéréotypes faits aux femmes souhaitant devenir ingénieure. Un véritable parcours semé d’embûches et d’obstacles pour les jeunes femmes destinées à l’informatique ou l’aéronautique.
Cette désaffectation des jeunes filles des filières scientifiques et techniques s’exprime par un chiffre attristant : seulement 28% des élèves en écoles d’ingénieurs en France sont des femmes. Dès le collège, les stéréotypes sont présents chez les élèves. Les représentantes du projet 404Elles, de l’école EPITA, qui prend la forme d’un mini road-trip en voiture ancienne entre Nîmes et Paris afin de présenter le métier d’ingénieur et la richesse de ses différents secteurs, a révélé le blocage présent chez les filles pour ses métiers jugés “masculins”. Afin de déconstruire ces stéréotypes et permettre le libre choix de leur orientation future aux jeunes filles, l’initiation et la rencontre d’ingénieures sont essentielles.
Déconstruire les stéréotypes
Sujettes à l’auto-censure, les jeunes femmes en voie pour l’ingénierie sont victimes de violences sexistes et sexuelles jusque dans leur profession. Afin de lutter contre ce phénomène, qui menace le métier d’ingénieure, plusieurs projets pour l’égalité homme-femme et différentes femmes ingénieures junior et senior ont été récompensées lors la cérémonie des Ingénieuses’22. Dont Héloïse Parisot, étudiante en 4ème année à l’ESEO, qui a remporté avec son école et le projet Arduin’elles le prix de l’école la plus engagée. Via un jeu éducatif (@arduinelles_eseo sur Instagram), dont le but est d’allumer une LED à l’aide d’un bouton poussoir, les collégiens et lycéens pourront découvrir le nom d’innovations scientifiques et surtout la femme ingénieure qui en est derrière.
Ce jeu est une façon de pallier à “l’effet Matilda” très présent tout en prouvant que la programmation et l’informatique sont accessibles à tous, garçons comme filles
Héloïse Parisot, étudiante à l’ESEO
Parmi les 190 projets et candidatures déposés pour la cérémonie Ingénieuses’22, 9 prix ont été décernés. L’implication de chaque école participe à l’amélioration de la représentativité féminine dans l’ingénierie, ainsi que le rétablissement de l’importance des ingénieures dans l’Histoire. En effet, souvent victimes de “l’effet Matilda”, qui est la minimisation et le déni des découvertes scientifiques faites par des femmes, les ingénieures manquent de confiance en elles.
Une lutte permanente
Plusieurs écoles d’ingénieurs persévèrent dans cette lutte interminable. En offrant un environnement sain et épanouissant aux jeunes femmes, les écoles espèrent attirer plus de filles avec des profils variés, pour réduire la disparité entre les hommes et les femmes. Avec des formations inclusives et un maximum d’enseignantes, les études d’ingénieurs sont de plus en plus accessibles aux femmes. Offrir les mêmes opportunités aux femmes et aux hommes est primordial.
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