Insoutenable attente sur le Vendée Globe

Clarisse Crémer aura dû prendre son mal en patience à l’approche de la ligne d’arrivée aux Sables d’Olonne. Alors que son équipe tablait initialement sur une arrivée, dimanche soir, entre 23 heures et minuit, la tempête qui fait rage au large de la Vendée a compliqué la tâche de la skippeuse du bateau L’Occitane en Provence. A tel point qu’elle a finalement franchi la ligne ce lundi matin à 4h36. Et la native de Paris n’en avait pas terminé.

En raison des conditions météorologiques, elle a en effet dû mettre le cap sur La Rochelle, avec au programme une descente le long de la côte atlantique, un contournement de l’île de Ré et une entrée dans le chenal de La Rochelle pour rejoindre le bassin des chalutiers. Soit une rallonge de 4-5 heures et des retrouvailles avec sa fille Mathilda, seulement âgée de deux ans, un peu plus retardée.

« Franchement, je ne sais pas comment on va gérer les choses, elle est encore petite. Je n’ai pas forcément envie de la retrouver sur un ponton avec plein de monde autour. Comme tout le monde après une longue course comme ça, j’ai envie d’être à la maison, d’être avec elle, d’aller me promener, a-t-elle expliqué, dimanche, au Parisien. Dans l’adversité de la mer, on se rend compte encore plus des petits bonheurs du quotidien. Je me suis fixée comme scénario que mardi matin, c’est moi qui irai chercher Mathilda dans son lit lorsqu’elle se réveillera. »

« J’ai les larmes aux yeux »

« Depuis que Charlie Dalin est arrivé, je me projette dans mes retrouvailles avec Mathilda, du coup, c’est beaucoup plus difficile. Je me rends compte à quel point elle me manque et à quel point j’avais mis une barrière dans ma tête pour me protéger, a-t-elle poursuivi. Les derniers jours ont été difficiles pour ça. Quand je pense à elle, à nos retrouvailles, j’ai les larmes aux yeux. J’essaie de rester solide, mais je sens que c’est à fleur de peau. »

Et une autre attente va rapidement commencer, celle de son compagnon Tanguy Le Turquais, père de Mathilda, lui-même engagé sur le Vendée Globe. Encore en mer, il pointe à plus de 2 300 milles de l’arrivée et n’est donc attendu qu’en fin de semaine. « Mon idée est d’essayer de trimballer Mathilda le moins possible. D’autres bateaux arriveront entre-temps, on va suivre tout ça. On rentrera à la maison quand Tanguy sera là, quand on sera au complet », a-t-elle annoncé à ce sujet.