De Konosuke Takeshita à Mike Bailey, en passant par Zack Sabre Jr., 2022 fut l’année de la révélation pour Leon Slater. De ses premiers pas sur un ring en 2019 à aujourd’hui, le jeune catcheur n’a jamais cessé d’impressionner le public et de gagner le respect de ses pairs. VL Media a pu s’entretenir avec le finaliste de la British J Cup 2022 à l’occasion de sa venue en Belgique, du côté de BodyZoi Wrestling. Leon Slater se livre ainsi sur son parcours : celui d’un gamin de Bradford en Angleterre devenu à seulement 18 ans, la nouvelle sensation du catch européen.
VL: Tu viens de faire tes débuts en Belgique chez BodyZoi Wrestling en affrontant Robbie X. Malgré cette défaite malheureuse, peux-tu nous en dire plus sur ton ressenti après ce combat et sur l’atmosphère globale du show ?
Leon: Honnêtement, l’ambiance à BodyZoi est unique. J’ai pris énormément de plaisir à catcher aujourd’hui même si j’ai perdu mon match. De toute ma carrière, je crois que c’est la première fois que je vois une ambiance pareille. Entre les gens assis près de la rampe d’entrée, ceux debouts près du ring et ceux qui tapent des mains sur le tablier du ring, tout le monde faisait du bruit. Il y avait des gens debout du tablier du ring jusqu’au fond de la salle, et ce n’est pas une salle si petite que ça. J’ai adoré ma première fois chez BodyZoi Wrestling.
VL: À seulement 18 ans, tu es déjà considéré par beaucoup comme étant l’un des meilleurs jeunes catcheurs de la planète. De nombreux fans sur les réseaux sociaux te comparent régulièrement à Nick Wayne, un autre jeune lutteur américain de 17 ans. Toi qui l’as affronté en janvier dernier, que penses-tu de cette comparaison ?
Leon: Franchement, si l’on doit me comparer à quelqu’un, je suis très heureux que ce soit à lui. Il ne cesse d’écrire l’histoire. Personne avant lui n’avait signé un contrat dans une des plus grosses promotions aux États-Unis. Il a signé chez All Elite Wrestling avant même d’avoir 18 ans. C’est vraiment fou. C’était un plaisir de partager le ring avec lui. J’ai la sensation que c’est un affrontement que les fans pourront voir pendant les vingt, trente, quarante prochaines années. On va grandir dans ce milieu ensemble et on deviendra de véritables légendes du catch.
VL: L’un des moments phares de ton année 2022 est ton match face à Mike Bailey chez RevPro. Que retiens-tu de ce combat ? As-tu ressenti une certaine pression en te mesurant à l’un des meilleurs catcheurs au monde ?
Leon: J’ai abordé ce match avec sérénité. J’essaye toujours d’avoir la même approche avant chacun de mes combats. Peu importe qui j’affronte, je fais de mon mieux pour garder la tête froide. Quand j’étais sur le ring face à « Speedball » Mike Bailey, c’était un match comme un autre dans ma tête. En revanche, après le combat, je me suis rendu compte qu’on n’était pas tous au même niveau dans cette industrie. Il est le premier catcheur à m’avoir fait comprendre la différence entre être bon et être excellent. Le moment que j’ai partagé avec lui sur le ring, après le match, est sans doute le meilleur souvenir de ma carrière. C’est la première fois que je recevais une standing ovation de la part du public. La foule était debout et scandait mon nom. C’est la seule fois de ma vie où j’ai pleuré sur un ring. J’étais complètement dépassé par mes émotions et par le fait que tout était parfait dans ce match. J’étais assis là, en pleurs, en train de me dire que j’avais une chance de réussir dans le milieu qui m’a toujours fait rêver depuis que je suis enfant.
VL: En parlant de ton enfance, quels sont les catcheurs que tu idolâtrais enfant et dont tu t’inspires aujourd’hui en tant que catcheur ?
Leon: Mon top 3 sera toujours : Jeff Hardy, Rob Van Dam et Shelton Benjamin. J’ai l’impression d’être un mélange de ces trois catcheurs, de ces trois styles de catch. En parlant de style de catch, AJ Styles fut également une grosse influence pour moi. Plus jeune, je regardais beaucoup de matchs de TNA (ndlr: aujourd’hui, Impact Wrestling) sur Youtube, en particulier ceux d’AJ Styles et de la X Division. Je ne pouvais pas regarder WWE parce que je n’avais pas Sky Sports (ndlr: chaîne de télévision britannique qui diffuse WWE), alors j’ai découvert des catcheurs comme Chris Sabin, Alex Shelley ou Samoa Joe. C’est le style de catch qui me plaît et que j’ai envie de faire.
VL: Tu évoquais ton rapport à la pression avant ton match face à Mike Bailey. De manière plus générale, comment tu gères cette pression ? Est-ce que tu es anxieux à l’idée d’être considéré comme l’un des meilleurs jeunes catcheurs au monde tout en ayant seulement 18 ans ?
Leon: Contrairement à ce que l’on pourrait croire, je n’y pense pas souvent. Ce n’est pas quelque chose auquel je pense tous les jours. En réalité, le stress peut venir à n’importe quel moment. Par exemple, ce week-end, j’ai eu un pic d’anxiété parce que mon emploi du temps était très chargé. Avoir eu l’opportunité de catcher dans un pays hors Royaume-Uni m’a fait prendre conscience que je n’avais pas le droit à l’erreur. Les gens m’accordent leur confiance, je ne peux pas les décevoir. Je ne suis pas souvent stressé, mais quand je le suis, ça m’atteint énormément. Quand mon moral est à zéro et que mes nerfs sont sur le point de lâcher, j’essaye toujours de me rappeler que j’ai travaillé dur pour en être là où j’en suis aujourd’hui.
VL: Pour finir, après ton match face à Robbie X à BodyZoi dimanche dernier, la foule a scandé : « Reviens, s’il te plaît ». Après cet enthousiasme général, tu comptes revenir en Belgique lutter chez BodyZoi ?
Leon: Bien évidemment ! Je l’ai dit et je le répète : j’ai passé un moment fantastique à BodyZoi. Ils ont pris soin de moi comme rarement ça a été le cas. J’ai adoré ce séjour en Belgique. J’adore ce pays ! Les gens sont sympas et la nourriture est vraiment bonne (rires). J’ai acheté un paquet de dix gaufres au chocolat, c’est une tuerie ! (rires). J’ai vraiment hâte de revenir ici.
BodyZoi Wrestling 7 – Fly or Crash – sera diffusé très prochainement en VOD pour les abonnés à BZW+, abonnement disponible au prix de 14.99€/an. La promotion se produira le 27 mai prochain à Charleroi pour leur show « Invasion » avec en tête d’affiche, le catcheur d’Impact Wrestling et de la AAA, Laredo Kid. Quant à Leon Slater, vous pouvez retrouver certains de ses combats sur la plateforme VOD de Progress Wrestling , sur celle de la RevPro ou encore sur Fite+ lorsqu’il catche pour GCW.
Lucas Charpiot
Cet article [INTERVIEW] Leon Slater, le prodige anglais de 18 ans qui conquiert le catch européen est apparu en premier sur VL Média.