Irving l’a joué comme Kobe

Il ne manquait plus que ça. Comme si Dallas n’avait pas encore assez souffert cette saison, il a fallu qu’une nouvelle tuile vienne hanter encore davantage les nuits de ces fans des Mavs déjà pas épargnés par les coups durs depuis le début de l’exercice et qui se seraient bien passés de cette énième mauvaise nouvelle. Alors que les supporters en question croisaient les doigts ces derniers temps en voyant Kyrie Irving, seul star de la franchise texane encore opérationnelle, aligner, certes, les performances de haut rang mais, surtout, des sorties à près de quarante minutes par match pour qu’il n’arrive rien de grave à leur meneur vedette, ce dernier s’est blessé, et probablement gravement, lundi soir lors du match opposant le désormais dixième de la conférence Ouest sur son parquet aux Sacramento Kings (victoire 122-98 de Zach LaVine et des siens).

Foudroyé au niveau du genou gauche alors que le premier quart-temps touchait à sa fin sur une pénétration comme le meneur de 32 ans en signe à la pelle pendant un match, le champion de NBA avec Cleveland en 2016 a mis très longtemps à se relever. Dans pareil cas, n’importe quel joueur ou presque aurait pris la direction des vestiaires et ne serait plus jamais réapparu. Mais pas Irving.

Et Dallas scanda « MVP, MVP, MVP »…

Aidé d’un assistant et d’Anthony Davis, toujours pas en état de reprendre la compétition mais néanmoins présent sur le banc (en survêtement) lundi, « Uncle Drew » a d’abord rejoint le banc avant de revenir, en larmes, tirer les deux lancers-francs consécutifs à la faute qu’il venait d’obtenir, puis de sortir définitivement cette fois. Sous les « MVP, MVP, MVP » ainsi que les applaudissements nourris de ce public qui continue de pleurer le départ de Luka Doncic aux Lakers dans le cadre de cet échange venu d’ailleurs avec Davis, l’idole maison, en appui sur une jambe uniquement (ce qui ne l’a pas empêché de faire mouche sur ses deux tentatives), a ainsi imité Kobe Bryant, qui avait lui aussi tenu à se présenter sur la ligne de lancers alors qu’il venait de se rompre le tendon d’Achille gauche en avril 2013.

Mais pas seulement, puisque Klay Thompson, aujourd’hui partenaire d’Irving à Dallas, avait lui aussi réussi cet exploit, en juin 2019 (lors du sixième et dernier match des finales), avant d’apprendre qu’il souffrait d’une rupture du ligament croisé antérieur du genou gauche. La blessure d’Irving, elle, n’est pas encore connue. Mais il y a fort à penser (NDLR : L’entraîneur Jason Kidd redoutait une rupture d’un ligament croisé) qu’elle viendra peut-être enterrer les derniers espoirs des Mavs de disputer les play-offs lors de cette saison terriblement noire pour eux.