Revoilà Emilien Jacquelin. Pour la reprise de la saison de Coupe du monde, ce jeudi sur la neige de Nove Mesto (République tchèque) dans des conditions printanières qui avaient amené les organisateur à revoir la liste de départ et à finalement lancer les meilleurs aux avant-postes, l’expérimenté biathlète français de 29 ans a rappelé qu’il fallait compter avec lui. Même s’il l’avait débutée en beauté avec l’or sur le relais mixte, le Grenoblois restait sur une quinzaine plutôt compliquée sur le plan individuel lors des Mondiaux de Lenzerheide le mois dernier, avec une 11e place sur la mass start comme meilleur résultat.
Revanchard, il a remis les pendules à l’heure jeudi en remportant son deuxième sprint de la saison et en signant du même coup son deuxième succès de l’hiver (son troisième en carrière en Coupe du monde, son cinquième en comptant ses deux titres mondiaux sur la poursuite), lui qui avait déjà remporté le premier rendez-vous de la spécialité, le 6 décembre dernier à Kontiolahti, où il avait réussi son dernier carton plein au tir. Auteur d’un sans-faute sur le pas de tir (10 sur 10, lui qui avait failli sur le debout ces derniers temps) et très rapide sur les skis, profitant à son tour de l’excellent matériel de cette équipe de France qui n’en finit plus de gagner (22 victoires désormais, nouveau record), le double médaillé d’argent olympique sur le relais a, malgré un rhum, laissé tout le monde derrière lui, y compris son compatriote et camarade de chambre ce week-end Eric Perrot.
Jacquelin revient sur les talons de Perrot
Le nouveau leader des Bleus, qui avait fait partie des héros des derniers Mondiaux, sur l’individuel, termine au pied du podium (4e) avec un 9 sur 10, juste derrière l’Italien Tommaso Giacomel (9 sur 10) et le futur retraité Johannes Boe (8 sur 10), qui réalise une très belle opération au général avec la 14e place du leader Sturla Laegreid mais devra en revanche encore attendre avant de réduire l’écart qui le sépare d’Ole Einar Björndalen pour le record du nombre de victoires en Coupe du monde (95).
Malgré deux fautes sur le tir couché, le quintuple lauréat du gros globe termine toutefois à vingt secondes uniquement du vainqueur du jour : ce Jacquelin, modèle de panache, dont la méforme aux Mondiaux lui avait valu de ne pas être retenu pour le relais masculin. Deux semaines plus tard, on le retrouve sur la plus haute marche du podium, plus près que jamais (17 points) de Perrot (3e) au classement général de surcroît, où il apparaît toujours au 4e rang. N’en déplaise à ses détracteurs, l’Isérois, toujours bien vivant, n’a rien perdu de son talent.